par M. Christophe Rime, historien
Jeudi 6 juin, 18h30
Archives d’État de Genève,
Ancien Arsenal,
1 rue de l’Hôtel de Ville,
2014-2018 – des années de commémorations, des années où l’on s’emploie à fêter des centenaires ; les célébrations du souvenir sont partout, à chaque instant. Cette période du Centenaire de la Grande Guerre, qui promettait d’être hypermémorielle, a consacré l’empire de la mémoire comme rapport principal des sociétés occidentales au passé. Pourtant, le temps de la mémoire n’est pas chose nouvelle. En effet, il tend déjà, depuis les années 1980, à se positionner dans le rapport que les sociétés entretenaient à leur passé. Et plus la mémoire semble s’imposer comme usage social et politique du passé dans le présent, plus la science historique apparaît comme déstabilisée. Le passé est-il encore la garantie de l’avenir ou le mémorialisme joue-t-il dorénavant ce rôle dans le présent ? En quoi l’hypermnésie actuelle serait-elle devenue un piège à histoire ? C’est cette problématique que nous allons discuter au travers d’exemples tels que les commémorations, les lieux de mémoire, les tribunaux de la mémoire et quelques discours politiques synonymes de devoir de mémoire, le tout dans un cadre tracé par l’histoire du temps présent en France.
Christophe Rime est docteur ès Histoire et Civilisations à l’EHESS de Paris. Enseignant d’histoire au Collège de Genève jusqu’en 2017, il siège au comité des Rencontres Internationales de Genève et a contribué, en tant que Secrétaire général, à l’aventure du Roman des Romands. Il publie régulièrement dans le mensuel Scènes Magazine consacré aux scènes culturelles diverses et se prépare actuellement à publier sa thèse intitulée « Quel futur pour le passé ? Mémoire contemporaine : le retour aux temps mythiques », défendue en janvier 2018 et dirigée par les historiens François Hartog et Stéphane Audoin-Rouzeau.