Le Bulletin n°46 est sorti!

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Genève (1865-1918), capitale de la presse russe en exil ?

Genève (1865-1918), capitale de la presse russe en exil ?

par Madame Olga Fioretti, historienne

Jeudi 22 février 2018 à 18 h. 30

Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal
1, rue de l’Hôtel-de-Ville

La Bibliothèque de Genève abrite un fonds d’imprimés en langue russe particulièrement intéressant. Il comprend une cinquantaine de périodiques et environ 700 livres et brochures, tous édités à Genève entre 1865 et 1918. À côté des légendaires Iskra (« L’Étincelle ») de Lénine et Plekhanov ou Kolokol (« La Cloche ») de Herzen, on y trouve de nombreux titres peu connus qui, dans leur ensemble, permettent de retracer l’histoire des principaux mouvements d’opposition russes du demi siècle précédant la révolution bolchévique. Genève, terre d’asile, a ainsi accueilli aussi bien des disciples de Tolstoï que des anarchistes, des partisans de la terreur, que des révolutionnaires d’esprit marxiste ou populiste. Tous ont bénéficié des moyens de diffusion fournis par la cité lémanique, dont le lien historique avec l’imprimerie n’est plus à rappeler.

Licenciée de l’Université de Moscou, Mme Olga Fioretti a enseigné la langue et la littérature russe à l’École Internationale de Genève. En 2015, elle a obtenu un Master en information documentaire à la HEG (Genève) et a travaillé durant deux ans à la Bibliothèque de Genève dans le cadre du projet de rétro-catalogage. C’est au cours de sa première expérience en qualité de bibliothécaire-archiviste qu’elle a découvert ce fonds de périodiques et de brochures en langue russe, dont l’étude complète reste encore à mener.

Centre religieux et culturel Hekhal Haness

Centre religieux et culturel Hekhal Haness

 

par Monsieur Joël Herzog,
membre du comité du Centre 

Jeudi 18 janvier 2018 à 18 h. 30

54 ter, route de Malagnou

Construite en 1969-1972 d’après les plans du bureau d’architectes Favre et Guth, et de l’architecte Marc Tzala, la synagogue Hekhal Haness a rejoint en 2016 la liste des bâtiments genevois bénéficiant d’une mesure de protection patrimoniale. Ce complexe, tout en étant inséré dans un square, semi-enterré et corseté de hauts immeubles, se distingue en effet par son architecture baignée de lumière, la qualité de ses matériaux et ses volumes généreux. La vaste salle de prière, surmontée d’un dôme en marbre translucide, retient en particulier l’attention. Soutenue par l’homme d’affaires Nessim Gaon, la construction de cette synagogue témoigne par ailleurs de la vague d’immigration des Juifs sépharades à Genève après la Seconde Guerre mondiale. D’une capacité de 850 places, elle forme aujourd’hui le centre religieux et culturel sépharade le plus important de Suisse.

 

Crédit photo, Office du patrimoine et des sites 
Service de l’inventaire des monuments d’art et d’histoire, photo Marikit Taylor.

 

La mise en valeur du site archéologique de Saint-Antoine

La mise en valeur du site archéologique de Saint-Antoine

par Monsieur Jean Terrier,
archéologue cantonal,
et
Madame Evelyne Broillet-Ramjoué,
archéologue

 

Jeudi 14 décembre 2017
à 18 h. 30

 

Archives d’Etat de Genève, Ancien Arsenal

1, rue de l’Hôtel-de-Ville

 

Le chantier de réaménagement de l’Esplanade de Saint-Antoine a été l’occasion de découvertes archéologiques majeures pour l’histoire de Genève. Les fouilles conduites de 2012 à 2015 ont en effet permis le dégagement de vestiges gallo-romains et médiévaux, en particulier une nécropole rassemblant plus de trois cents tombes fondées dès le IVe siècle et une église funéraire dédiée à Saint-Laurent. Mais elles ont également amené la mise au jour de la casemate d’entrée et des murs d’un petit bastion du XVIe siècle. L’ampleur des découvertes a suscité un très vif engouement de la part des Genevois et a conduit la Ville de Genève à organiser un concours de projets pluridisciplinaires prévoyant la réalisation d’un espace muséal et paysager. Le projet lauréat, dénommé « Lanterneaux », a été conçu par les bureaux ATELIER_TRACES architectures, à Genève, ESTAR arquitectos S.L.P, architectes et architectes paysagistes à Santiago de Compostela, et Kälin & associés SA, ingénieur civil, à Lausanne. La conférence fera le point sur les découvertes archéologiques et présentera le projet « Lanterneaux ».

© Service cantonal d’archéologie

 

Les enjeux du souvenir : Calvin et les jubilés de Genève en 1909

Les enjeux du souvenir : Calvin et les jubilés de Genève en 1909

par M. Antony Ardiri

auteur de notre nouvelle publication dans la collection des Cahiers de la S.H.A.G,

Jeudi 23 novembre 2017
à 18 h. 30

Archives d’Etat de Genève, Ancien Arsenal
1, rue de l’Hôtel-de-Ville

entrée libre

En 1909, les anniversaires commémorant les 400 ans de la naissance de Jean Calvin, le Réformateur de Genève, ainsi que les 350 ans de son Académie ont occupé l’esprit de nombreux Genevois sur le meilleur moyen de célébrer un souvenir que l’on veut inoubliable. Issue d’un travail de maîtrise, cette présentation s’intéresse à la mémoire du calvinisme et à sa réutilisation aux XIXe et XXe siècles. Faisant suite aux troubles confessionnels du Kulturkampf et des combats pour laïciser le canton, la commémoration de 1909 agite la population protestante de Genève qui craint de voir la mythique Rome protestante du XVIe  siècle étouffée par une importante immigration catholique fraîchement arrivée. Dépeignant volontiers ces catholiques comme obscurantistes et rétrogrades, les Protestants entendent éduquer ces nouveaux-venus et rappeler avec faste que la Réforme est la mère des démocraties modernes. Cette vision historique particulière se retrouvera gravée dans la pierre du « Mur des Réformateurs », projet majeur au cœur des jubilés.

Enseignant dans le secondaire genevois, M. Antony Ardiri a suivi des études d’histoire et de littérature. En 2013, il remporte le Prix Ador d’Histoire décerné par l’Université de Genève pour son travail de recherche sur les commémorations de Calvin en 1909.

Crédit photo, BGE, centre d’iconographie genevoise