Visite de l’exposition
Par Mme Justine Moeckli, commissaire de l’exposition
Le samedi 21 janvier 2017
Musée Rath,
11h00
Une créature monstrueuse faite de main d’homme, un vampire aristocrate et des ténèbres qui engloutissent la terre. Les trois récits imaginés à Cologny durant l’été 1816 par Mary Shelley (1797-1851), John Polidori (1795-1821) et Lord Byron (1788-1824) trouvent leur inspiration dans la littérature de terreur née en Grande-Bretagne dans les conditions météorologiques apocalyptiques de cette année-là et conçue dans la seconde moitié du XVIIIe siècle . Les hideuses progénitures de Mary Shelley et John Polidori en particulier marquent le début d’un gothique moderne et vont avoir une nombreuse descendance. L’exposition, grâce à un riche ensemble d’œuvres allant du XVIIIe au XXIe siècles, propose un regard sur ce genre littéraire et artistique qui met en lumière la part d’ombre de l’humanité.
Justine Moeckli a étudié l’histoire de l’art et la muséologie à l’Université de Genève et à l’Institute of Fine Arts de la New York University. Depuis 2009, elle est assistante conservatrice au Musée d’art et d’histoire de Genève, où elle a la charge de la collection d’art contemporain. En 2013, elle a été la commissaire des expositions Denis Savary : Les Mannequins de Corot et M Sélection: La collection du Musée Migros d’art contemporain, et en 2016 celle de Dead Line : Mosset, Barré, Tinguely et du Retour des ténèbres. L’imaginaire gothique depuis Frankenstein. Elle est l’auteure d’articles sur des sujets divers, tels que la photographie au XIXe siècle, la résurgence du minimalisme dans l’art des années 2000 ou l’interdisciplinarité dans les expositions temporaires.
John Martin, The Last Man, 1833
©Colin Davison
www.rosellastudios.com
Conférence par Monsieur Philippe Neeser
Jeudi 1er décembre 2016 à 18 heures 30
Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal
1, rue de l’Hôtel-de-Ville
Au printemps 1873, Gustave Revilliod s’entiche d’une belle cloche de bronze asiatique, rencontrée dans la cour de la fonderie Rüetschi à Aarau, et l’acquiert. Par cet acte, il la sauve de la destruction et d’une ultime transformation en canon. Il la fait transporter à son musée Ariana de Genève et, sans le savoir, déclenche une succession de causes à effets dont les conséquences perdurent à ce jour.
Philippe Neeser propose à son auditoire d’accompagner le parcours exceptionnel de cette cloche japonaise durant trois siècles et demi entre Kyôto, Edo, Shinagawa et Genève.
Après des études de droit à l’Université de Genève, Philippe Neeser a bénéficié d’une bourse du Gouvernement japonais au début des années 1970. Il est entré ensuite au service d’une multinationale pharmaceutique et chimique suisse au Japon, où il a fait toute sa carrière. Immergé dans le monde des affaires, Philippe Neeser a aussi épousé les traditions nippones et consacré l’essentiel de son temps libre à l’étude et à la pratique de l’art de la cérémonie du thé selon la tradition Urasenke. Il est à ce jour le seul non Japonais à avoir eu l’honneur de servir le thé au Grand Bouddha du Tôdai-ji de Nara. Revenu à Genève en 2008, Philippe Neeser a été honoré par le Gouvernement japonais de l’Ordre du Soleil Levant, au rang de commandeur. En 2012, il a confié l’essentiel de sa collection d’objets de thé aux Collections Baur, Musée d’Extrême-Orient.
© photo, Centre d’Iconographie Genevoise
Entre « les hauteurs de l’aristocratie » et
« l’asservissement de la démocratie » :
la culture politique du procureur général Jean-Robert Tronchin (1710-1793)
Conférence par Monsieur Robin Majeur, historien
Jeudi 17 novembre 2016 à 18 heures 30
Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal
1, rue de l’Hôtel-de-Ville
Résultat d’un mémoire de maîtrise, cette présentation s’attache à caractériser la culture politique de Jean-Robert Tronchin. Ce brillant procureur général de la République de Genève a jusqu’à présent fait essentiellement l’objet d’études portant sur sa pratique judiciaire. Or, membre d’une puissante famille de l’oligarchie, il joue un rôle important dans les troubles politiques qui secouent Genève tout au long du XVIIIe siècle. À travers Jean-Robert Tronchin, c’est à une interrogation sur les normes sociales, culturelles et politiques des élites au pouvoir à Genève que conduit cette recherche. La large correspondance étudiée permet ainsi de reconstituer par bribes une culture politique qui s’enracine pleinement dans le système oligarchique de la République. Elle permet également de saisir l’originalité de la pensée de Tronchin. Empruntant de plus en plus au vocabulaire du libéralisme, ce dernier tente de trouver une issue aux deux périls républicains que sont « les hauteurs de l’aristocratie » et « l’asservissement de la démocratie ». Cette délicate articulation entre une politique menée par en haut et une politique menée par en bas n’est pas sans faire écho à notre réalité contemporaine, tiraillée entre la critique incessante des élites au pouvoir et le débat sur les limites à imposer à la démocratie.
Robin Majeur enseigne l’histoire au Collège Calvin. Il a fait ses études à l’Université de Genève et à l’Università degli Studi di Bologna. Particulièrement intéressé par l’histoire sociale et politique du XVIIIe siècle, il a rédigé son mémoire de maîtrise sous la conduite du professeur Michel Porret en 2012.
Résonances,
ou les périples d’une cloche japonaise
Conférence par Monsieur Philippe Neeser
Jeudi 1er décembre 2016 à 18 heures 30
Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal
1, rue de l’Hôtel-de-Ville
Au printemps 1873, Gustave Revilliod s’entiche d’une belle cloche de bronze asiatique, rencontrée dans la cour de la fonderie Rüetschi à Aarau, et l’acquiert. Par cet acte, il la sauve de la destruction et d’une ultime transformation en canon. Il la fait transporter à son musée Ariana de Genève et, sans le savoir, déclenche une succession de causes à effets dont les conséquences perdurent à ce jour.
Philippe Neeser propose à son auditoire d’accompagner le parcours exceptionnel de cette cloche japonaise durant trois siècles et demi entre Kyôto, Edo, Shinagawa et Genève.
Après des études de droit à l’Université de Genève, Philippe Neeser a bénéficié d’une bourse du Gouvernement japonais au début des années 1970. Il est entré ensuite au service d’une multinationale pharmaceutique et chimique suisse au Japon, où il a fait toute sa carrière. Immergé dans le monde des affaires, Philippe Neeser a aussi épousé les traditions nippones et consacré l’essentiel de son temps libre à l’étude et à la pratique de l’art de la cérémonie du thé selon la tradition Urasenke. Il est à ce jour le seul non Japonais à avoir eu l’honneur de servir le thé au Grand Bouddha du Tôdai-ji de Nara. Revenu à Genève en 2008, Philippe Neeser a été honoré par le Gouvernement japonais de l’Ordre du Soleil Levant, au rang de commandeur. En 2012, il a confié l’essentiel de sa collection d’objets de thé aux Collections Baur, Musée d’Extrême-Orient.
par Madame Michelle Joguin Regelin, archéologue,
Messieurs Jean Terrier, archéologue cantonal,
et Matthieu de la Corbière, historien
organisée en collaboration avec le
Cercle genevois d’archéologie
Samedi 15 octobre 2016 à 10 heures 30
Meinier, chemin de Rouelbeau
Au terme de treize campagnes de fouilles et de deux années de travaux de mise en valeur, le site archéologique de la Bâtie-Rouelbeau sera inauguré les 3 et 4 septembre 2016. Un parcours de découverte jalonné par des pontons, une série de panneaux didactiques et une grande maquette en bronze invitent le visiteur à apprécier la valeur et la beauté du site de Rouelbeau, tant dans ses aspects archéologiques et historiques que naturels. Dégagés de la végétation qui les dissimulaient et des comblements qui modifiaient leur lecture, les vestiges maçonnés consolidés, les fossés remis en eau et les terre-pleins débroussaillés permettent de bien comprendre la disposition de la forteresse extrêmement puissante édifiée au milieu du XIVe siècle. Pour sa part, la maquette éclaire la complexité du chantier archéologique qui a permis de mettre au jour les traces de la fortification en bois qui a précédé l’enveloppe maçonnée de 1318 aux années 1350. Enfin, des reconstitutions virtuelles donnent toute la mesure des deux châteaux successifs dans leur contexte topographique. Ainsi mis en valeur, Rouelbeau forme un site archéologique exemplaire. Grâce au rétablissement de son cadre marécageux, il s’agit aussi d’un site naturel riche d’un biotope d’une grande diversité.
Jeudi 29 septembre 2016 à 18h30
Archives d’État de Genève
M. David Ripoll
Moment crucial de l’histoire genevoise, le milieu du XIXe siècle voit la démolition des fortifications et la création, à leur emplacement, de quartiers marqués du sceau de la modernité. Dans cette ville nouvelle connue sous le terme de Ring ou de Ceinture fazyste, l’église de l’Exaltation de la Sainte-Croix et ses coupoles d’or impriment une marque singulière. Signe tangible d’une politique d’ouverture à l’égard de toutes les communautés religieuses, elle actualise un modèle architectural élaboré en Russie, inspiré par Byzance et exporté à travers le monde.
Évoquant l’architecture cultuelle orthodoxe, la présentation s’appliquera à mettre l’objet dans son contexte urbanistique. Elle jettera également un éclairage sur les acteurs qui en furent à l’origine, à savoir un architecte russe d’origine allemande, des constructeurs genevois et des peintres tessinois.
David Ripoll. Historien de l’architecture, licencié de l’Université de Genève. Spécialisé dans l’architecture et l’urbanisme des XIXe et XXe siècles, il est rattaché à l’Office du patrimoine et des sites, à la Conservation du patrimoine architectural de la Ville de Genève, et enseigne aux universités de Neuchâtel et Lausanne. Ses recherches et publications récentes portent sur des thèmes relatifs à la fonction monumentale, aux mutations techniques et professionnelles, à l’architecture publique.
par Monsieur le professeur Frédéric Elsig
Jeudi 23 juin 2016 à 18h30
entrée libre
Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal
1, rue de l’Hôtel-de-Ville
Épargnés par l’iconoclasme de 1535, les volets de la cathédrale Saint-Pierre ont tour à tour été exposés à l’ancien arsenal et à la bibliothèque de l’Académie comme des témoins du passé pré-calviniste de Genève, puis au Musée Rath et au Musée archéologique comme des ancêtres de « l’école genevoise » de peinture avant la redécouverte de leur auteur, Konrad Witz, et de devenir des fleurons du Musée d’art et d’histoire.
Restaurés entre 1915 et 1917, ils ont fait l’objet de 2009 à 2012 d’une nouvelle intervention accompagnée d’une étude scientifique qui a abouti à l’exposition « Konrad Witz et Genève » en 2013-2014. La communication se propose de dresser le bilan de cette exposition, en retraçant l’histoire matérielle des volets et en les replaçant dans leur contexte artistique.
Frédéric Elsig est professeur d’histoire de l’art médiéval à l’Université de Genève. Il est spécialiste de la peinture européenne des XVe et XVIe siècles, Il a notamment coorganisé, au Musée d’art et d’histoire, les expositions « La Renaissance Savoie » (2002) et « Konrad Witz et Genève » (2013-2014).
Crédits images: Musée d’Art et d’Histoire-Genève