par Mme Corinne Walker,
historienne
Jeudi 6 décembre 2018,
18 h. 30
Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal
1, rue de l’Hôtel-de-Ville
Dès la seconde moitié du XVIe siècle, Genève s’impose comme un centre intellectuel et religieux attirant de nombreux étrangers qui ont contribué au développement des goûts et des pratiques musicales. Au XVIIIe siècle, loin de se limiter aux salons patriciens, la pratique de la musique se diffuse au sein de la bourgeoisie et dans le monde des artisans de la Fabrique, offrant des occasions de travail aux maîtres de musique et de danse, aux luthiers, voire aux graveurs de musique. Ainsi plusieurs musiciens étrangers se sont installés parfois durablement dans la cité où ils ont contribué, avec les artistes locaux, à l’épanouissement d’une vie musicale florissante en phase avec les grands courants stylistiques européens.
Corinne Walker a été assistante au département d’histoire de l’Université de Genève et a engagé une thèse sur le luxe à Genève sous la direction du professeur Bronislaw Baczko. Ses sujets de recherche portent sur l’histoire culturelle genevoise, l’évolution des sensibilités et des pratiques matérielles sous l’Ancien Régime. Outre ses études consacrées aux usages de la richesse et à la société des apparences, elle a publié en 2014 une Histoire de Genève du XVIe au XVIIIe siècle (éd. Alphil).
Également professeure de piano, Corinne Walker réunit ses deux passions dans son dernier livre Musiciens et amateurs. Le goût et les pratiques de la musique à Genève aux XVIIe et XVIIIe siècles publié en 2017 aux éditions La Baconnière Arts, en même temps qu’un double CD consacré aux musiciens genevois du XVIIIe siècle (éd. Clavès).
© Bibliothèque de Genève,
BGE Inv. Rig 1122
par Mme Françoise Dubosson et M. François Jacob,
commissaires scientifiques de l’exposition
Jeudi 22 novembre 2018 à 18 h. 30
Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal
1, rue de l’Hôtel-de-Ville
Louis Dumur (1863-1933) est un enfant de Genève. Certes, il a surtout vécu à Paris où il fut, pendant plus de trente ans, le directeur littéraire du Mercure de France. Mais son inspiration est d’abord genevoise. On la retrouve dans la fameuse « trilogie » constituée des Trois demoiselles du père Maire, du Centenaire de Jean-Jacques et de L’École du dimanche, où il fait revivre la Genève de la fin du XIXe siècle. On la trouve également dans les controverses qui ont alimenté son rapport à Genève : controverses religieuses bien sûr, mais également politiques, avec, en cœur de cible, l’épineuse question de la neutralité helvétique.
L’exposition proposée aux Archives d’État de Genève se propose, à partir de documents d’archives récemment mis au jour, de faire le point, grâce à Louis Dumur, sur ce que signifie véritablement, en ce début de vingtième siècle, être genevois.
Françoise Dubosson, enseignante à la Haute école de gestion de Genève, s’est intéressée à quelques personnalités genevoises de la fin du dix-neuvième siècle et du début du vingtième siècle, telles que Henry Dunant ou Gustave Ador, dont elle a contribué à publier la correspondance (Gustave Ador, Lettres à sa fille Germaine et à son gendre Frédéric Barbey, 1889-1928, 3 vol., Slatkine, 2009).
François Jacob, auteur de plusieurs ouvrages sur le dix-huitième siècle et ancien conservateur de l’Institut et Musée Voltaire, est à l’origine de la réédition de plusieurs textes de Louis Dumur et a parallèlement écrit une adaptation théâtrale d’Un estomac d’Autriche, qui sera créée à l’automne 2019.
Photo: Louis Dumur à la fenêtre du train le menant à Lausanne.
Archives cantonales vaudoises,
Fonds Famille Dumur, PP 538/186,
Olivier Rubin, photographe.
par Mme Michelle Joguin Regelin,
archéologue
Jeudi 18 octobre
à 18 h. 30
Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal
1, rue de l’Hôtel-de-Ville
Le château de Rouelbeau fête cette année le 700ème anniversaire de sa construction, ce qui est une belle occasion pour faire le point sur les vestiges mis au jour pendant les douze années de fouilles archéologiques. Le matériel découvert lors des investigations permet de dévoiler quelques aspects de la vie quotidienne des habitants de ce château, et cela, essentiellement à travers la céramique. Aujourd’hui, le château restauré et son environnement remis en valeur incite le promeneur à venir découvrir son histoire.
Archéologue au service d’archéologie de Genève depuis trente ans, après une licence en Lettres obtenue à l’Université de Genève, Michelle Joguin Regelin a collaboré sur de nombreux chantiers genevois avant de prendre la responsabilité du chantier du château de Rouelbeau pendant douze ans. Mme Joguin Regelin a également eu l’occasion de participer à la mission pour l’étude du baptistère de la cathédrale de Nevers avec Charles Bonnet et Jean Terrier, ainsi qu’à la mission suisse en Jordanie de la fondation Max Van Berchem, sous la direction de Jacques Bujard en tant que céramologue. Outre la direction de chantiers, elle centre son intérêt scientifique sur les céramiques médiévales et modernes.
par M. David Hiler,
ancien conseiller d’État
Jeudi 20 septembre 2018 à 18 h. 30
Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal
1, rue de l’Hôtel-de-Ville
Au cours des siècles, les industries se sont succédé à Genève. La plupart ont disparu au bout de quelques décennies à la suite d’innovations technologiques ou par manque de compétitivité. Il existe pourtant quelques exceptions. Certaines activités, que l’on a souvent cru vouées à disparaître, continuent de jouer un rôle important depuis plusieurs siècles. On pense évidemment à l’horlogerie, au négoce ou à la banque. Comment ces branches ont-elles résisté ou refait surface ? Qu’en est-il aujourd’hui ? Leur futur est-il assuré à l’heure de la globalisation ?
David Hiler, conseiller municipal de la Ville de Genève dès 1987, puis élu en 1993 député au Grand Conseil, enfin conseiller d’Etat en charge du Département des finances de 2005 à 2013, préside depuis deux ans le Conseil d’administration des Ports francs et entrepôts de Genève, et enseigne l’administration et les finances publiques à la Haute école de gestion de Genève. Licencié en sciences économiques et sociales de l’Université de Genève, D. Hiler est également un spécialiste de l’histoire économique, politique et sociale de Genève, auteur de nombreuses études et publications sur l’histoire de la cité et des communes genevoises de l’Ancien Régime au XXe siècle.
Inauguration de la Gare Cornavin, mars 1858
© BGE (Phot29P Gare Corn 01)
Visite par Mme Alix Fiasson
Samedi 16 juin 2018 à 11 h.
entrée libre
Musée Rath
Place Neuve
Le Kunstmuseum de Berne et les Musées d’art et d’histoire de Genève – situés dans les villes de naissance et de décès de Ferdinand Hodler – ont décidé d’unir leurs collections et leurs forces pour proposer, avec l’appui d’autres institutions suisses et de nombreux collectionneurs privés, une exposition d’environ 80 tableaux, qui permettra d’embrasser la carrière de l’artiste, d’établir les liens qu’il nouait entre ses tableaux et de décrypter ses ambitions picturales. L’exposition Hodler//Parallélisme s’appuie sur les postulats d’une conférence de Hodler donnée à Fribourg en 1897 sous le nom de La mission de l’artiste, qui exposait les grands principes esthétiques de son travail. Il y définissait la notion de parallélisme, dégagée de ses études de la nature et des hommes. Dans cette appréhension de l’univers, Hodler a développé la théorie de son œuvre. L’exposition montre ainsi les correspondances qu’il établit à l’intérieur de son œuvre, mais aussi entre les tableaux eux-mêmes : parallélisme des compositions, mais également des sentiments qui se répondent d’une toile à une autre.
Alix Fiasson est titulaire d’une maîtrise en histoire et critique des arts et d’un master en gestion des paysages culturels. Elle élabore et conduit avec ses collègues du Musée d’Art et d’Histoire, des projets visant à mettre en relation objets, collections, expositions et publics. Elle est chargée plus spécifiquement du public en situation de handicap visuel ainsi que des jeunes des Maisons de quartier.
Ferdinand Hodler (1853 — 1918), Le Lac Léman et le Mont-Blanc, avec cygnes,
© Musées d’art et d’histoire, Ville de Genève, no 1964-0033
par Monsieur Marc Kolakowski, historien des religions
Jeudi 17 mai 2018 à 18 h. 30
entrée libre
Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal
1, rue de l’Hôtel-de-Ville
Après la récente mise au jour à Genève d’une correspondance inédite entre le libraire viennois Heinrich Hinterberger, mandataire de Stefan Zweig pour la vente de sa célèbre collection d’écrits autographes, et le bibliophile Martin Bodmer, il apparaît que ce dernier procéda au cours de l’année 1936 à l’acquisition des manuscrits dont l’écrivain devait se séparer, contraint de quitter l’Autriche sous la menace grandissante du nazisme. Cet achat en bloc permit d’éviter la dispersion complète d’une collection déjà considérée à l’époque comme exceptionnelle. Mais Martin Bodmer ne se contenta pas de conserver ainsi la partie la plus importante d’un « ensemble plus digne de me survivre que mes propres ouvrages » (Zweig, Le Monde d’hier, 1942) : il exigea de Hinterberger qu’il lui fasse parvenir la totalité des pochettes, parfois abondamment annotées, dans lesquelles Zweig conservait ses documents. Ainsi, il put également recueillir le savoir exceptionnel de son prédécesseur en matière de manuscrits modernes et inscrire une part de son projet de bibliothèque de la littérature mondiale dans la continuité de celui-ci.
Marc Adam Kolakowski est co-responsable du projet « Autographes » au sein du Bodmer Lab (Université de Genève) et chargé de cours à l’Institut d’histoire et anthropologie des religions (Université de Lausanne).
Manuscrit autographe d’Arthur Rimbaud, extrait de « Comédie de la Soif », tiré du recueil des Illuminations (1886), manuscrit Bodmer R-28.1,
Fondation Martin Bodmer (Cologny, GE), avec pochette de conservation annotée de la main de Stefan Zweig.