Gustave Revilliod (1817-1890), un homme ouvert au monde

Gustave Revilliod (1817-1890), un homme ouvert au monde

Gustave Revilliod (1817-1890), un homme ouvert au monde

par Mme Anne-Claire Schumacher
commissaire de l’exposition

Samedi 2 février 2019 à 11 h. 00
Musée Ariana
10, avenue de la Paix

Grand collectionneur, voyageur infatigable, homme de lettres érudit et mécène éclairé, le Genevois Gustave Revilliod, né à Genève en 1817 et décédé au Caire en 1890, multiplie les épithètes. Le grand œuvre de sa vie est assurément le Musée Ariana, qu’il construit pour abriter ses collections, mais surtout pour les ouvrir à la délectation et à l’éducation de tous. Aujourd’hui musée suisse de la céramique et du verre, l’Ariana est à l’origine une institution encyclopédique, qui classifie à travers les médiums et les époques toutes les productions artistiques produites par l’homme et jugées dignes d’intérêt par le collectionneur.

Il était grand temps de mettre en lumière cette personnalité d’exception ; ce sera chose faite en 2018. Une importante publication (plus de trente contributeurs) accompagnera une large exposition qui laissera percevoir, à la faveur d’emprunts à diverses institutions genevoises (Musée d’art et d’histoire, Musée d’ethnographie, Bibliothèque de Genève, Bibliothèque d’art et d’archéologie), l’originalité de l’Ariana au XIXe siècle

Née en 1960, Anne-Claire Schumacher vit et travaille à Genève. Elle est titulaire d’un Master en Histoire de l’art et en Langue et civilisation chinoises de l’Université de Genève, conservatrice en chef du Musée Ariana à
Genève. Commissaire d’expositi ons et auteur de différents articles et publications en lien avec les collections de céramique ancienne et contemporaine du Musée Ariana, parmi lesquels, La manufacture de porcelaine de Langenthal, entre design industriel et vaisselle du dimanche (Milan, 2012) et Terres d’Islam, les collections de céramique moyen-orientales du Musée Ariana à Genève (Milan, 2014, direction de la publication).

Alexandre-Louis-Francois d’Albert-Durade, Gustave Revilliod, 1863,
Collection Musées d’art et d’histoire, Genève,
legs Gustave Revilliod © André Schärer
copyright Jean-Marc Cherix, Musée Ariana

Les Chefs-d’œuvre du Prado à Genève : une exposition refoulée?

Les Chefs-d’œuvre du Prado à Genève : une exposition refoulée?

par Mme Mayte Garcia,
assistante-conservatrice au Musée d’art et d’histoire

Jeudi 24 janvier 2019 à 18 h. 30

Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal,
1, rue de l’Hôtel-de-Ville

Dès les premiers jours de la guerre civile espagnole, en juillet 1936, le gouvernement républicain espagnol va mettre en œuvre une série de mesures de protection du patrimoine culturel et artistique sans précédent. Cette campagne de préservation sera relayée par la presse européenne, laquelle va suivre également les différentes étapes de l’évacuation de milliers d’œuvres, d’abord sur le territoire espagnol, puis jusqu’en février 1939, date à laquelle, elles sont accueillies à la Société des Nations. L’envergure de cette opération n’échappera pas aux quotidiens genevois, de même que l’exposition Les Chefs-d’œuvre du Prado au Musée de Genève qui ouvre ses portes le 1er juin 1939 et s’achève le 31 août, à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Le succès sans précédent – près de 400’000 visiteurs – avait alors marqué les esprits. Pourtant, aujourd’hui, rares sont celles et ceux qui se souviennent que Dürer, Goya, Velázquez, El Greco, Titien et Raphaël, notamment, passèrent l’été 1939 à Genève. Cette présentation retracera les différentes étapes de cet épisode de l’Histoire du XXe siècle, pour ouvrir la réflexion sur les enjeux liés à la sauvegarde et à la valorisation du patrimoine. À l’heure où les destructions patrimoniales font la une des journaux, l’exposition genevoise de 1939 pourrait apporter quelques pistes de réflexion sur la relation souvent ambivalente, voire ambiguë que nous entretenons avec les œuvres d’art.

Après une licence ès Lettres en histoire de l’art à l’Université de Genève, Mayte Garcia a occupé le poste d’assistante pour la période Renaissance et Baroque auprès de cette même université, de 1998 à 2005. En 2005, elle rejoint le Cabinet des estampes du Musée d’art et d’histoire en tant qu’assistante-conservatrice. Depuis 2012, elle a intégré le domaine beaux-arts de ce musée et s’occupe également de la valorisation de la photographie. Ses sujets de recherches concernent principalement l’art baroque espagnol et ses relations à la littérature, la conservation du patrimoine en situation de conflit, l’estampe ancienne, et plus particulièrement l’œuvre de Goya, ainsi que la photographie

crédits photos, BGE

Pour une histoire des pratiques musicales à Genève : XVIIe – XVIIIe siècle

Pour une histoire des pratiques musicales à Genève : XVIIe – XVIIIe siècle

par Mme Corinne Walker,
historienne

Jeudi 6 décembre 2018,
18 h. 30

Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal
1, rue de l’Hôtel-de-Ville

Dès la seconde moitié du XVIe siècle, Genève s’impose comme un centre intellectuel et religieux attirant de nombreux étrangers qui ont contribué au développement des goûts et des pratiques musicales. Au XVIIIe siècle, loin de se limiter aux salons patriciens, la pratique de la musique se diffuse au sein de la bourgeoisie et dans le monde des artisans de la Fabrique, offrant des occasions de travail aux maîtres de musique et de danse, aux luthiers, voire aux graveurs de musique. Ainsi plusieurs musiciens étrangers se sont installés parfois durablement dans la cité où ils ont contribué, avec les artistes locaux, à l’épanouissement d’une vie musicale florissante en phase avec les grands courants stylistiques européens.

Corinne Walker a été assistante au département d’histoire de l’Université de Genève et a engagé une thèse sur le luxe à Genève sous la direction du professeur Bronislaw Baczko. Ses sujets de recherche portent sur l’histoire culturelle genevoise, l’évolution des sensibilités et des pratiques matérielles sous l’Ancien Régime. Outre ses études consacrées aux usages de la richesse et à la société des apparences, elle a publié en 2014 une Histoire de Genève du XVIe au XVIIIe siècle (éd. Alphil).
Également professeure de piano, Corinne Walker réunit ses deux passions dans son dernier livre Musiciens et amateurs. Le goût et les pratiques de la musique à Genève aux XVIIe et XVIIIe siècles publié en 2017 aux éditions La Baconnière Arts, en même temps qu’un double CD consacré aux musiciens genevois du XVIIIe siècle (éd. Clavès).

 
© Bibliothèque de Genève,
BGE Inv. Rig 1122

À cœur et à cri : Louis Dumur, un enfant des Tranchées

À cœur et à cri : Louis Dumur, un enfant des Tranchées

par Mme Françoise Dubosson et M. François Jacob,
commissaires scientifiques de l’exposition 

Jeudi 22 novembre 2018 à 18 h. 30

Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal
1, rue de l’Hôtel-de-Ville

Louis Dumur (1863-1933) est un enfant de Genève. Certes, il a surtout vécu à Paris où il fut, pendant plus de trente ans, le directeur littéraire du Mercure de France. Mais son inspiration est d’abord genevoise. On la retrouve dans la fameuse « trilogie » constituée des Trois demoiselles du père Maire, du Centenaire de Jean-Jacques et de L’École du dimanche, où il fait revivre la Genève de la fin du XIXe siècle. On la trouve également dans les controverses qui ont alimenté son rapport à Genève : controverses religieuses bien sûr, mais également politiques, avec, en cœur de cible, l’épineuse question de la neutralité helvétique.
L’exposition proposée aux Archives d’État de Genève se propose, à partir de documents d’archives récemment mis au jour, de faire le point, grâce à Louis Dumur, sur ce que signifie véritablement, en ce début de vingtième siècle, être genevois.

Françoise Dubosson, enseignante à la Haute école de gestion de Genève, s’est intéressée à quelques personnalités genevoises de la fin du dix-neuvième siècle et du début du vingtième siècle, telles que Henry Dunant ou Gustave Ador, dont elle a contribué à publier la correspondance (Gustave Ador, Lettres à sa fille Germaine et à son gendre Frédéric Barbey, 1889-1928, 3 vol., Slatkine, 2009).

François Jacob, auteur de plusieurs ouvrages sur le dix-huitième siècle et ancien conservateur de l’Institut et Musée Voltaire, est à l’origine de la réédition de plusieurs textes de Louis Dumur et a parallèlement écrit une adaptation théâtrale d’Un estomac d’Autriche, qui sera créée à l’automne 2019.

Photo: Louis Dumur à la fenêtre du train le menant à Lausanne.

Archives cantonales vaudoises,
Fonds Famille Dumur, PP 538/186,
Olivier Rubin, photographe.

Le château de Rouelbeau : 1318 – 2018

Le château de Rouelbeau : 1318 – 2018

par Mme Michelle Joguin Regelin,
archéologue

Jeudi 18 octobre
à 18 h. 30

Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal
1, rue de l’Hôtel-de-Ville

Le château de Rouelbeau fête cette année le 700ème  anniversaire de sa construction, ce qui est une belle occasion pour faire le point sur les vestiges mis au jour pendant les douze années de fouilles archéologiques. Le matériel découvert lors des investigations permet de dévoiler quelques aspects de la vie quotidienne des habitants de ce château, et cela, essentiellement à travers la céramique. Aujourd’hui, le château restauré et son environnement remis en valeur incite le promeneur à venir découvrir son histoire.

Archéologue au service d’archéologie de Genève depuis trente ans, après une licence en Lettres obtenue à l’Université de Genève, Michelle Joguin Regelin a collaboré sur de nombreux chantiers genevois avant de prendre la responsabilité du chantier du château de Rouelbeau pendant douze ans. Mme Joguin Regelin a également eu l’occasion de participer à la mission pour l’étude du baptistère de la cathédrale de Nevers avec Charles Bonnet et Jean Terrier, ainsi qu’à la mission suisse en Jordanie de la fondation Max Van Berchem, sous la direction de Jacques Bujard en tant que céramologue. Outre la direction de chantiers, elle centre son intérêt scientifique sur les céramiques médiévales et modernes.

 

L’Économie genevoise : acquis et perspectives

L’Économie genevoise : acquis et perspectives

par M. David Hiler,
ancien conseiller d’État

Jeudi 20 septembre 2018 à 18 h. 30

Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal

1, rue de l’Hôtel-de-Ville

 

Au cours des siècles, les industries se sont succédé à Genève. La plupart ont disparu au bout de quelques décennies à la suite d’innovations technologiques ou par manque de compétitivité. Il existe pourtant quelques exceptions. Certaines activités, que l’on a souvent cru vouées à disparaître, continuent de jouer un rôle important depuis plusieurs siècles. On pense évidemment à l’horlogerie, au négoce ou à la banque. Comment ces branches ont-elles résisté ou refait surface ? Qu’en est-il aujourd’hui ? Leur futur est-il assuré à l’heure de la globalisation ?

David Hiler, conseiller municipal de la Ville de Genève dès 1987, puis élu en 1993 député au Grand Conseil, enfin conseiller d’Etat en charge du Département des finances de 2005 à 2013, préside depuis deux ans le Conseil d’administration des Ports francs et entrepôts de Genève, et enseigne l’administration et les finances publiques à la Haute école de gestion de Genève. Licencié en sciences économiques et sociales de l’Université de Genève, D. Hiler est également un spécialiste de l’histoire économique, politique et sociale de Genève, auteur de nombreuses études et publications sur l’histoire de la cité et des communes genevoises de l’Ancien Régime au XXe siècle.

 


Inauguration de la Gare Cornavin, mars 1858
© BGE (Phot29P Gare Corn 01)