par Monsieur Joël Herzog,
membre du comité du Centre
Jeudi 18 janvier 2018 à 18 h. 30
54 ter, route de Malagnou
Construite en 1969-1972 d’après les plans du bureau d’architectes Favre et Guth, et de l’architecte Marc Tzala, la synagogue Hekhal Haness a rejoint en 2016 la liste des bâtiments genevois bénéficiant d’une mesure de protection patrimoniale. Ce complexe, tout en étant inséré dans un square, semi-enterré et corseté de hauts immeubles, se distingue en effet par son architecture baignée de lumière, la qualité de ses matériaux et ses volumes généreux. La vaste salle de prière, surmontée d’un dôme en marbre translucide, retient en particulier l’attention. Soutenue par l’homme d’affaires Nessim Gaon, la construction de cette synagogue témoigne par ailleurs de la vague d’immigration des Juifs sépharades à Genève après la Seconde Guerre mondiale. D’une capacité de 850 places, elle forme aujourd’hui le centre religieux et culturel sépharade le plus important de Suisse.
Crédit photo, Office du patrimoine et des sites
Service de l’inventaire des monuments d’art et d’histoire, photo Marikit Taylor.
par Monsieur Jean Terrier,
archéologue cantonal,
et
Madame Evelyne Broillet-Ramjoué,
archéologue
Jeudi 14 décembre 2017
à 18 h. 30
Archives d’Etat de Genève, Ancien Arsenal
1, rue de l’Hôtel-de-Ville
Le chantier de réaménagement de l’Esplanade de Saint-Antoine a été l’occasion de découvertes archéologiques majeures pour l’histoire de Genève. Les fouilles conduites de 2012 à 2015 ont en effet permis le dégagement de vestiges gallo-romains et médiévaux, en particulier une nécropole rassemblant plus de trois cents tombes fondées dès le IVe siècle et une église funéraire dédiée à Saint-Laurent. Mais elles ont également amené la mise au jour de la casemate d’entrée et des murs d’un petit bastion du XVIe siècle. L’ampleur des découvertes a suscité un très vif engouement de la part des Genevois et a conduit la Ville de Genève à organiser un concours de projets pluridisciplinaires prévoyant la réalisation d’un espace muséal et paysager. Le projet lauréat, dénommé « Lanterneaux », a été conçu par les bureaux ATELIER_TRACES architectures, à Genève, ESTAR arquitectos S.L.P, architectes et architectes paysagistes à Santiago de Compostela, et Kälin & associés SA, ingénieur civil, à Lausanne. La conférence fera le point sur les découvertes archéologiques et présentera le projet « Lanterneaux ».
© Service cantonal d’archéologie
par M. Antony Ardiri
auteur de notre nouvelle publication dans la collection des Cahiers de la S.H.A.G,
Jeudi 23 novembre 2017
à 18 h. 30
Archives d’Etat de Genève, Ancien Arsenal
1, rue de l’Hôtel-de-Ville
entrée libre
En 1909, les anniversaires commémorant les 400 ans de la naissance de Jean Calvin, le Réformateur de Genève, ainsi que les 350 ans de son Académie ont occupé l’esprit de nombreux Genevois sur le meilleur moyen de célébrer un souvenir que l’on veut inoubliable. Issue d’un travail de maîtrise, cette présentation s’intéresse à la mémoire du calvinisme et à sa réutilisation aux XIXe et XXe siècles. Faisant suite aux troubles confessionnels du Kulturkampf et des combats pour laïciser le canton, la commémoration de 1909 agite la population protestante de Genève qui craint de voir la mythique Rome protestante du XVIe siècle étouffée par une importante immigration catholique fraîchement arrivée. Dépeignant volontiers ces catholiques comme obscurantistes et rétrogrades, les Protestants entendent éduquer ces nouveaux-venus et rappeler avec faste que la Réforme est la mère des démocraties modernes. Cette vision historique particulière se retrouvera gravée dans la pierre du « Mur des Réformateurs », projet majeur au cœur des jubilés.
Enseignant dans le secondaire genevois, M. Antony Ardiri a suivi des études d’histoire et de littérature. En 2013, il remporte le Prix Ador d’Histoire décerné par l’Université de Genève pour son travail de recherche sur les commémorations de Calvin en 1909.
Crédit photo, BGE, centre d’iconographie genevoise
Visite de l’exposition
par Monsieur Alexandre Fiette,
commissaire de l’exposition
Samedi 14 octobre 2017
à 10 h. 30
Maison Tavel
6, rue du Puits-Saint-Pierre
Souhaitant rappeler par un monument ce qu’elle doit à la Réforme, Genève lance en 1908 un concours international. Parmi les nombreux projets, celui des architectes Laverrière, Monod, Taillens et Dubois fait l’unanimité. Sa sculpture, proposée originellement par Reymond, est finalement confiée à Bouchard et Landowski et compose une étonnante page d’histoire du calvinisme. Plus de 125 pièces rassemblées à la Maison Tavel retracent dans cette exposition la genèse et la construction du monument international de la Réformation, plus communément appelé « Mur des Réformateurs ». Projets refusés, sculptures recommencées, images détournées, mais aussi plans et vues artistiques ou techniques rendent compte de l’histoire d’une œuvre dont la notoriété n’est plus à démontrer depuis son achèvement en 1917.
Formé au tissage de la tapisserie aux manufactures des Gobelins, après un baccalauréat option histoire de l’art et dessin, Alexandre Fiette s’initie à la conservation des textiles à l’Institut de restauration des œuvres d’art à Paris (aujourd’hui INP) et travaille au sein de différentes collections textiles européennes, Fondation Abegg, Hampton court, V&A, National Museums of Scotland, musée des Tissus de Lyon pour rejoindre les Musées d’art et d’histoire en 1996. En charge de l’atelier de restauration des textiles, puis de nombreux commissariats d’exposition, il intègre l’équipe de conservateurs. Ayant abordé divers aspects du domaine des arts appliqués, il devient en 2012 responsable de la Maison Tavel, musée d’histoire quotidienne et urbaine de la Ville de Genève.
par Mesdames Gaël Bonzon et Gabriella Lini,
historiennes de l’art
Jeudi 28 septembre 2017
18 h. 30
Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal
1, rue de l’Hôtel-de-Ville
entrée libre
Les travaux de rénovation urbaine des années 1970-1980 effectués dans le cœur historique de Genève ont soulevé la question de la sauvegarde des revêtements des maçonneries anciennes, un héritage artistique et culturel encore trop souvent négligé. C’est précisément au cours de cette décennie qu’un panneau de papier peint estampillé de la Manufacture royale Réveillon est fortuitement découvert lors de la réfection d’un immeuble des Rues-Basses. Dérobé à la vue deux siècles durant et protégé des outrages de l’air par un agencement de boiseries, ce vestige de décor mural – désormais conservé au Musée d’art et d’histoire – fournit de précieuses informations. Témoin du goût qui a présidé à l’aménagement de la pièce qu’il ornait, il révèle l’appartenance sociale de ses occupants et, plus largement, des habitants du quartier alentour. Il rend compte, par ailleurs, du contexte artistique et idéologique qui a inspiré, au cours de ce dernier quart du XVIIIè siècle, son ornementation aux motifs pleins de fraîcheur.
Gaël Bonzon est titulaire d’un master ès Lettres de l’Université de Genève. Elle travaille depuis 2001 au Musée d’art et d’histoire, en tant que collaboratrice scientifique au sein du domaine des arts appliqués, où elle est notamment en charge des collections de mobilier, textiles, instruments de musique et orfèvrerie. Elle a participé à plus d’une vingtaine d’expositions et est l’auteur d’articles portant sur des domaines divers.
Gabriella Lini est titulaire d’un doctorat ès Lettre en « Art et archéologie de l’Antiquité tardive et du Moyen Âge » de l’Université de Genève et du Pontificio Istituto di Archeologia Cristiana de Rome. Depuis 2009, elle occupe un poste de collaboratrice scientifique au Musée d’art et d’histoire de Genève dans le secteur Inventaire et documentation scientifique, où elle est responsable du logiciel de gestion des collections. Parallèlement, elle a activement participé à l’étude et à la mise en valeur des collections byzantines, ainsi qu’à celle d’autres objets du domaine des arts appliqués.
© Musées d’art et d’histoire, Ville de Genève,
Photo : Bettina Jacot-Descombes
M. Marc-André Haldimann
Jeudi 15 juin 2017
Archives d’État
Héritière d’une tradition qui se développe depuis l’Antiquité elle-même, la collection d’objets d’exception se développe dès le XVIe siècle. Du Cabinet de curiosités des princes et monarques européens des XVIIe – XVIIIe siècles à l’invention contemporaine de l’archéologie et, au XIXe siècle, des Musées, les collections d’objets archéologiques ont acquis leur lettres de noblesse. Depuis la 2e Guerre Mondiale, l’importance accordée à la provenance des objets a complètement disparu, victime collatérale de ce conflit sans précédent. La prise de conscience progressive de l’ampleur des pillages sur les sites archéologiques conduit depuis 1970 à la mise en place de législations renforcées. Face à l’ampleur des destructions et des déprédations du Patrimoine dans toutes les zones de conflit, leur efficacité interpelle; vers quel avenir en matière de protection du Patrimoine nous dirigeons nous ?