Neutralités.
Politique et humanitaire sur les traces de Gustave Ador
Une table ronde animée par Sarah Scholl
avec
Madame Micheline Calmy-Rey,
Madame Valérie Lathion et monsieur Cédric Cotter
Évènement co-organisé avec la Fondation Gustave Ador
Jeudi 8 mai 2025 à 18 h 30,
Les Délices,
25, rue des Délices
Inscription obligatoire jusqu’au 5 mai sur info@shag-geneve.ch
La Suisse, au milieu de cette guerre terrible, a été providentiellement épargnée.
Elle est comme un îlot qui émerge au milieu des flots et contre lequel les vagues déferlent
en fureur et viennent se briser sans atteindre le sommet.
Gustave Ador, en février 1916 lors d’une conférence à Paris sur l’action du CICR
La neutralité est l’un des plus grands thèmes de la politique suisse et n’a eu de cesse de conditionner la relation de la Suisse au monde. Elle constitue également l’un des principes fondamentaux de l’action humanitaire dont la Suisse est justement l’un des acteurs majeurs. Mais comment la neutralité a-t-elle été définie au fil du temps et comment s’est-elle concrètement articulée ? Neutralité politique et neutralité humanitaire sont-elles liées ? La neutralité suisse est-elle une neutralité humanitaire ?
Grande figure historique de la Suisse, à la fois président du Comité international de la Croix-Rouge et de la Confédération, Gustave Ador nous invite à nous interroger sur la polysémie du concept de neutralité et à l’intégrer dans le temps long. Comment Gustave Ador, ardent défenseur de la neutralité absolue de son pays, a-t-il mis ses convictions initiales à l’épreuve des circonstances internationales ? L’exercice du pouvoir au sommet de la Confédération et l’analyse des enjeux stratégiques pour construire un monde en paix à la sortie de la Grande Guerre l’ont-ils transformé en défenseur d’une neutralité différentielle afin que la Suisse puisse adhérer à la Société des nations ? De même dans le champ humanitaire, comment a-t-il manœuvré afin que le CICR dont il est le président conserve sa neutralité ?
Ainsi, à partir de discours évocateurs de Gustave Ador, la table ronde propose d’engager un dialogue plus large sur la signification de la neutralité en Suisse aux XXe et XXIe siècles.
Micheline Calmy-Rey a été députée socialiste de 1981 à 1997 au Parlement de Genève. En 1997, elle accède à la fonction de conseillère d’État de la République et Canton de Genève, en charge du Département des finances. Elle préside le Conseil d’État de 2001 à 2002. En 2002, elle est élue conseillère fédérale, fonction qu’elle exerce jusqu’à fin 2011. Cheffe du Département fédéral des affaires étrangères, elle s’est attachée à élargir et développer les relations de la Suisse avec l’Union européenne en renforçant et élargissant la voie dite des bilatérales. En 2007 et en 2011, Micheline Calmy-Rey préside la Confédération suisse. Elle préside le Conseil de l’Europe en 2010 et la Conférence ministérielle de la Francophonie en 2010 et 2011. En mai 2012, elle est nommée professeure invitée à l’Université de Genève. Elle a publié en 2021 Pour une neutralité active. De la Suisse à l’Europe.
Docteure ès lettres, Valérie Lathion est historienne. Elle a enseigné l’histoire contemporaine aux Universités de Genève et de Fribourg et a mené plusieurs mandats pour des institutions privées. Parmi ses publications, elle a codirigé l’ouvrage Action humanitaire et quête de la paix. Le prix Nobel de la paix décerné au CICR pendant la Grande Guerre (2019) et publié de Gustave Ador ses Discours politiques et humanitaires (2023).
Cédric Cotter est historien au CICR. Il y mène des recherches et analyses sur les actions passées du CICR afin d’améliorer les connaissances historiques de l’institution et d’éclairer ses opérations et décisions contemporaines. Docteur en histoire de l’Université de Genève depuis 2016, il est l’auteur d’une cinquantaine de publications académiques et grand public consacrées à l’histoire de l’action humanitaire, à la Première Guerre mondiale, au CICR ainsi qu’au droit international humanitaire, publiées ou traduites dans plusieurs langues.
Inscription obligatoire jusqu’au 5 mai sur info@shag-geneve.ch