Écrire la Réformation de Genève François Bonivard, Antoine Froment, Michel Roset : les enjeux de la construction d’une « histoire officielle » genevoise au XVIe siècle

Écrire la Réformation de Genève François Bonivard, Antoine Froment, Michel Roset : les enjeux de la construction d’une « histoire officielle » genevoise au XVIe siècle

par M. Hadrien Dami,
assistant à l’Institut d’histoire de la Réformation,

Jeudi 26 septembre 2019 à 18 h. 30,

Archives d’État de Genève,
Ancien Arsenal,
1, rue de l’Hôtel-de-Ville,

Au milieu du XVIe siècle, peu de temps après l’indépendance de la ville et surtout l’adoption de la Réforme, Genève se dote de son histoire. François Bonivard, Antoine Froment et Michel Roset, sur une commande du Petit Conseil, composent des chroniques qui sont désormais bien connues des historiens genevois. Leurs trois récits s’inscrivent dans un même processus de rédaction d’une histoire « officielle ». Il convient à ce titre de considérer ces textes d’un œil nouveau, en nous interrogeant sur les constructions mémorielles et identitaires qui sont réalisées ainsi que sur la manière dont l’interprétation du passé proche légitime et justifie les événements récents. Une analyse textuelle des chroniques comprises dans un contexte de rédaction commun permet d’en dégager les enjeux ainsi que les visées de leurs auteurs, mais aussi de chercher à comprendre la censure, voire la mise à l’écart subie par Bonivard et Froment par rapport à Michel Roset, dont le récit semble avoir répondu aux attentes du Magistrat.

Hadrien Dami présentera la recherche qu’il a menée dans le cadre de son mémoire de maîtrise en histoire à l’Université de Genève, achevée en 2017. Il a travaillé depuis à l’édition des Registres du Conseil de Genève au temps de Calvin ; il est actuellement assistant à l’Institut d’histoire de la Réformation avec un projet de thèse portant sur la place éditoriale genevoise dans la circulation des idées religieuses et politiques en Europe au XVIIe siècle.

6e livre des Chroniques de Roset,
Archives d’État de Genève

Quel futur pour le passé ? Histoire et mémoire : les ennemis complémentaires

Quel futur pour le passé ? Histoire et mémoire : les ennemis complémentaires

par M. Christophe Rime, historien

Jeudi 6 juin, 18h30

Archives d’État de Genève,
Ancien Arsenal,
1 rue de l’Hôtel de Ville,

2014-2018 – des années de commémorations, des années où l’on s’emploie à fêter des centenaires ; les célébrations du souvenir sont partout, à chaque instant. Cette période du Centenaire de la Grande Guerre, qui promettait d’être hypermémorielle, a consacré l’empire de la mémoire comme rapport principal des sociétés occidentales au passé. Pourtant, le temps de la mémoire n’est pas chose nouvelle. En effet, il tend déjà, depuis les années 1980, à se positionner dans le rapport que les sociétés entretenaient à leur passé. Et plus la mémoire semble s’imposer comme usage social et politique du passé dans le présent, plus la science historique apparaît comme déstabilisée. Le passé est-il encore la garantie de l’avenir ou le mémorialisme joue-t-il dorénavant ce rôle dans le présent ? En quoi l’hypermnésie actuelle serait-elle devenue un piège à histoire ? C’est cette problématique que nous allons discuter au travers d’exemples tels que les commémorations, les lieux de mémoire, les tribunaux de la mémoire et quelques discours politiques synonymes de devoir de mémoire, le tout dans un cadre tracé par l’histoire du temps présent en France.

Christophe Rime est docteur ès Histoire et Civilisations à l’EHESS de Paris. Enseignant d’histoire au Collège de Genève jusqu’en 2017, il siège au comité des Rencontres Internationales de Genève et a contribué, en tant que Secrétaire général, à l’aventure du Roman des Romands. Il publie régulièrement dans le mensuel Scènes Magazine consacré aux scènes culturelles diverses et se prépare actuellement à publier sa thèse intitulée « Quel futur pour le passé ? Mémoire contemporaine : le retour aux temps mythiques », défendue en janvier 2018 et dirigée par les historiens François Hartog et Stéphane Audoin-Rouzeau.

 

César et le Rhône, Chefs-d’œuvre d’Arles antique

César et le Rhône, Chefs-d’œuvre d’Arles antique

par Mme Béatrice Blandin,
commissaire de l’exposition,

Samedi 18 mai 2019 à 11 h. 00,

Musée d’Art et d’Histoire,

entrée principale.

Le passé de la colonie romaine d’Arles, fondée par César en 46 av. J.-C., se dévoile au travers d’œuvres exceptionnelles prêtées au Musée d’art et d’histoire par le Musée Départemental Arles Antique ; parmi elles, un bronze représentant un Gaulois captif ou un énigmatique portrait en marbre, attribué par les découvreurs au dictateur. Nombre de ces pièces exceptionnelles ont été trouvées dans le Rhône.

Vingt années de fouilles subaquatiques ont révélé la vitalité d’Arles, trait d’union entre la Méditerranée et le réseau fluvial des Gaules. Ces découvertes illustrent la romanisation précoce ainsi que l’intensité des échanges matériels et spirituels.

L’histoire genevoise est évoquée en filigrane. Située à l’extrémité Nord de cet axe rhodanien qui traverse la vaste Province de Narbonnaise, Genava est ainsi, depuis la conquête romaine, tournée vers le Sud.

Béatrice Blandin est titulaire d’un doctorat ès Lettres en archéologie classique obtenu à l’Université de Lausanne. Ancien membre étranger de l’École française d’Athènes, chargée d’enseignement à l’Université de Neuchâtel (2009), elle a été chargée de développer des expositions temporaires à l’Alimentarium de Vevey en 2011-2012, puis directrice-conservatrice du Musée historique du Chablais jusqu’en 2015. Formatrice pour ICOM Suisse en 2014-2015, Béatrice Blandin est depuis 2016 conservatrice en charge des collections d’archéologie classique au Musée d’art et d’histoire de Genève.

Epitaphe d’Aurelius Valens, préposé du poste de Genève de la « Quadragesima Galliarum »
© Musées d’art et d’histoire, Ville de Genève, photographe : Flora Bevilacqua

Quoi de neuf sur Gustave Revilliod, mécène genevois?

Quoi de neuf sur Gustave Revilliod, mécène genevois?

par Mmes Isabelle Naef Galuba et Barbara Roth,

respectivement directrice du Musée Ariana et conservatrice honoraire de la Bibliothèque de Genève,

Jeudi 11 avril 2019 à 18 h. 30
Archives d’État de Genève,
1, rue de l’Hôtel-de-Ville

Attention:  la conférence sera précédée par l’assemblée générale de notre société.

Gustave Revilliod (1817-1890) est connu comme le mécène qui a offert à la Ville de Genève le Musée Ariana avec les collections qu’il contenait, ainsi que son immense domaine de Varembé sur lequel a été construit le Palais des Nations.

Tirant prétexte du bicentenaire de sa naissance, la direction actuelle de l’Ariana a lancé une grande recherche à laquelle ont participé plusieurs historiens, conservateurs de musée et archivistes, pour renouveler les connaissances sur Revilliod, pour exploiter les riches sources documentaires que conservent les institutions genevoises et pour jeter un regard d’aujourd’hui sur le mécène, le contexte dans lequel il a évolué et les collections qu’il a constituées. Les recherches ont donné lieu à une importante publication, à une exposition, et se prolongeront sous d’autres formes encore.

L’exposé de Mmes Naef Galuba et Roth rappellera les grands jalons de la vie et de l’œuvre de Gustave Revilliod, qui fut d’ailleurs président de la Société d’histoire et d’archéologie, et fera le point sur les recherches effectuées et les nouvelles connaissances acquises.

Isabelle Naef Galuba, historienne de l’art, directrice du Musée Ariana, est à l’origine du grand projet Gustave Revilliod. Barbara Roth-Lochner, historienne, archiviste, conservatrice honoraire de la Bibliothèque de Genève, a fait partie du comité scientifique.