Les Wanner: une dynastie de ferronniers d’art genevois

Les Wanner: une dynastie de ferronniers d’art genevois

Les Wanner: une dynastie de ferronniers d’art genevois

Une conférence présentée par

Madame Gaël Bonzon,
historienne de l’art,

Jeudi 10 novembre 2022 à 18 h 30,

Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal,
1, rue de l’Hôtel-de-Ville

Installée dans le quartier des Eaux-Vives de 1853 à 1974, l’entreprise de ferronnerie Wanner a vu trois générations se succéder à sa tête. Du fait de sa longévité et de la qualité de sa production au caractère à la fois artistique et industriel, cette maison appartient pleinement au patrimoine genevois.

Du modeste atelier qui tourne à l’origine avec trois ouvriers, l’entreprise devient florissante jusqu’à compter une centaine d’employés sous la direction des deux frères, Louis (1859-1916) et Félix Wanner (1861-1936). Le renouveau spectaculaire qui s’opère dans ce champ artistique au cours du dernier tiers du XIXe siècle et du premier du XXe siècle favorise largement ce succès. Grâce au génie créatif de ses dessinateurs et à la bienfacture de ses ferronneries d’art et d’architecture, l’entreprise genevoise se taille une solide réputation en Suisse comme à l’international, où elle décroche de nombreux contrats. Le savoir-faire de la maison est vivement salué lors des grandes Expositions nationales et universelles. Il est également mis en avant au Musée Rath à l’occasion des Salons de L’Œuvre, cette association artistique dont les deux frères sont membres.

Après la disparition de Louis Wanner en 1916, l’aventure se poursuit avec son fils Edmond (1898-1965), qui rejoint les rangs de la direction. Avide d’expérimentations, le nouveau venu va orienter l’activité de l’entreprise « Wanner et Cie » vers les grandes constructions métalliques, tel l’immeuble Clarté (1932) commandité à l’architecte Le Corbusier.

 

Gaël Bonzon, historienne de l’art, est attachée au domaine Arts appliqués du Musée d’art et d’histoire (MAH) depuis 1999. Forte d’une expérience pluridisciplinaire dans les arts appliqués, elle est l’auteur de plusieurs publications et s’est spécialisée dans les périodes Art nouveau et Art déco. Elle prépare actuellement une exposition consacrée à l’artiste d’origine genevoise Jean Dunand, qui sera présentée au MAH au printemps 2023.

 Toute personne que le sujet intéresse est cordialement invitée. 

 

 

Un parcours archéologique entre Genève et Adriatique

Un parcours archéologique entre Genève et Adriatique

Un parcours archéologique entre Genève et Adriatique

 

Une conférence présentée par

Monsieur Jean Terrier,

archéologue

Jeudi 22 septembre 2022 à 18 h 30,

Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal,
1, rue de l’Hôtel-de-Ville

La conférence sera précédée par l’Assemblée générale de la société

Au cours de cette présentation, nous aborderons le parcours archéologique de Jean Terrier au fil des années, tant dans le domaine du territoire genevois que dans la sphère de l’Adriatique orientale.

À Genève, il s’est agi de pratiquer une archéologie préventive intimement liée au développement de la région. Ainsi, les interventions devaient nécessairement s’intégrer, entre autres, au sein de projets d’aménagement, de construction ou de restauration de monuments historiques. C’est dans ce contexte que des fouilles, parfois de grande envergure, furent entreprises permettant ainsi de développer certaines thématiques et, quand les conditions s’y prêtaient, d’aménager des sites archéologiques afin de transmettre ce patrimoine aux générations futures.

En Adriatique, l’approche était différente car il était question d’une archéologie programmée. Les missions menées dans le cadre de l’Université émanaient d’un projet scientifique. Les investigations sur les sites sélectionnés en fonction des recherches pouvaient se dérouler sur plusieurs années car ils n’étaient pas menacés par des aménagements futurs. Au-delà de la recherche scientifique, les missions se devaient d’assurer la restauration, la conservation et la présentation des vestiges mis au jour.

Archéologue au service cantonal d’archéologie dès 1983, puis archéologue cantonal de 1998 à 2021, Jean Terrier a assumé la responsabilité de nombreux chantiers de fouilles archéologiques en territoire genevois.

En tant que chargé de cours puis professeur titulaire au sein de l’Unité d’archéologie classique, il a également œuvré dans le cadre de l’Adriatique où il a dirigé les missions archéologiques de Guran en Croatie (de 2002 à 2012) et d’Orikos en Albanie (de 2016 à 2022).

 

 Toute personne que le sujet intéresse est cordialement invitée. 

 

 

 

Le service archéologique du canton de Genève: activités et projets

Le service archéologique du canton de Genève: activités et projets

Le service archéologique du canton de Genève: activités et projets

 

Une conférence présentée par

Monsieur Nathan Badoud,

archéologue cantonal

Jeudi 23 juin 2022 à 18 h 30,

Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal,
1, rue de l’Hôtel-de-Ville

Le Service archéologique du canton de Genève intervient en amont des travaux d’aménagement du territoire afin d’étudier et de protéger les vestiges enfouis. Il réalise également des analyses du bâti destinées à éclairer l’histoire du patrimoine architectural genevois. La conférence nous donnera l’occasion de présenter les récentes activités du Service sur ces deux plans, et celle de présenter quelques projets en cours de réalisation.

Nathan Badoud dirige le Service archéologique du canton de Genève depuis le 1er mai 2021. Spécialiste du monde méditerranéen, sa carrière l’a mené de Neuchâtel à Bordeaux, Rome, Athènes, Oxford, Vienne, Harvard et Fribourg, où il a été professeur d’archéologie classique sur mandat du Fonds National Suisse.

 Toute personne que le sujet intéresse est cordialement invitée. 

 

 

 

«Aliénées jusqu’à la fureur»: les suicides féminins à Genève au XVIIIe siècle

«Aliénées jusqu’à la fureur»: les suicides féminins à Genève au XVIIIe siècle

«Aliénées jusqu’à la fureur»:

les suicides féminins à Genève

au XVIIIe siècle

 

Une conférence présentée par

Madame Eléonore Beck,
historienne,

assistante-doctorante à l’Université de Genève

Jeudi 28 avril 2022 à 18 h 30,

Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal,
1, rue de l’Hôtel-de-Ville

À Genève comme partout ailleurs en Europe de l’époque moderne, la justice séculière poursuit et punit sévèrement l’«homicide de soi-même», considéré à la fois comme un crime contre soi, une atteinte à Dieu et une rébellion sociale. Le cadavre est dégradé publiquement, tandis que les biens du défunt sont confisqués au profit du gouvernement.

Au XVIIIe siècle, les sentences à l’encontre des corps des suicidés se raréfient pour être remplacées par des enterrements diffamants. Le désespoir apparaît par ailleurs moins associé à une emprise diabolique, qu’à des ressorts individuels et d’ordre pathologique. Dans les procédures de suicide, la «folie» suicidaire comprend une vaste gamme de «désordres de l’esprit» aux contours flous. «L’aliénation» est ainsi plus souvent attribuée aux femmes qu’aux hommes (Watt, 2001). Ce dimorphisme traduit des biais de genre partagés par médecins, magistrats et population judiciaire. Labile, l’aliénation peut en effet désigner des comportements transgressifs ou tenus pour anormaux dans les sociétés d’Ancien Régime.

Cette conférence propose d’explorer les liens étroits entre désordres de l’esprit et normes de genre sur la scène sociale du suicide. Une étude qualitative des suicides féminins au XVIIIe siècle permet d’observer des causes sous-jacentes à l’irrationalité supposée des désespérées: «mésintelligences» conjugales et familiales ou violences féminines apparaissent ainsi en filigrane de plusieurs de ces cas.

Eléonore Beck est assistante-doctorante à l’Université de Genève depuis février 2020. Elle a réalisé auparavant son mémoire de Master avec le professeur Michel Porret sur le suicide féminin à Genève au XVIIIe siècle (prix Arditi 2019). Menée sous la direction du professeur Andreas Würgler, sa recherche actuelle porte sur les liens entre identités de genre, pouvoirs politiques et espaces de sociabilité à la fin de l’Ancien Régime et pendant la période révolutionnaire, et cela dans une perspective comparative.

 Toute personne que le sujet intéresse est cordialement invitée. 

 

 

Image: Giotto di Bondone, Desperatio, Fresque de la chapelle des Scrovegni, 120x60cm, 1306 env.

Tintin: le petit Don Quichotte

Tintin: le petit Don Quichotte

Tintin: le petit Don Quichotte

Une conférence présentée par

Monsieur Michel Porret,
historien

Jeudi 31 mars 2022 à 18 h 30,

Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal,
1, rue de l’Hôtel-de-Ville

Tout commence en 1930 dans la violence de la révolution bolchévique au pays des Soviets. Tout se boucle en 1986 dans l’univers huppé de l’art contemporain. Entre la lutte des classes et la polémique esthétique, la saga de Tintin en 12 000 vignettes est une quête du bien dans la cruauté de l’histoire contemporaine. De la Terre à la Lune, sous toutes les latitudes, flanqué du socratique Milou puis de l’ivrogne altruiste Haddock, le petit Don Quichotte affronte tous les bandits du monde. Retour sur la vaillance du globe-trotteur.

Professeur honoraire UNIGE, fondateur et rédacteur de Beccaria. Revue d’histoire du droit de punir, président des Rencontres internationales de Genève, Michel Porret vient de publier : Objectif Hergé, Presses de l’Université de Montréal, coll. « Champ libre », Montréal, 2021.

 Toute personne que le sujet intéresse est cordialement invitée. 

 

 

Image: Le Petit Vingtième, jeudi 22 mai 1930, le dilemme du globe-trotteur. © Hergé/Moulinsart, 2021.

Historiennes genevoises: quel engagement?

Historiennes genevoises: quel engagement?

Historiennes genevoises: quel engagement?

Une conférence présentée par

Madame Barbara Roth-Lochner,
historienne et archiviste

Jeudi 20 janvier 2022 à 18 h 30,

Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal,
1, rue de l’Hôtel-de-Ville

En automne 2020, la Société genevoise des écrivains a mené une réflexion sur l’engagement des écrivaines et écrivains, et plus largement des intellectuels genevois. C’est dans ce cadre qu’a été posée la question de l’engagement des historiennes genevoises. Au début du XXe siècle, le simple fait de se livrer à la recherche historique et de rédiger des articles et des livres, dans un contexte très masculin, nécessite déjà un fort engagement. On peut ici mettre en avant la figure de Marguerite Cramer ou Frick-Cramer (1887-1963), qui se détourna, il est vrai, assez vite de l’histoire pour se consacrer au CICR. Alors qu’elles assistaient volontiers aux réunions de la Société d’histoire, les femmes ne furent admises comme membres à part entière qu’à partir de 1914. Si l’on en croit les procès-verbaux, la première conférence donnée par une femme date de 1930. Christiane Dunant devient, en 1963, la première présidente de la SHAG. Dans la seconde moitié du XXe siècle, les historiennes sont plus nombreuses. Dès lors, cet exposé se penchera sur celles qui ont fait preuve, à côté de leur carrière de chercheuse, d’un engagement pour une cause, telle que le féminisme, la défense du patrimoine, la politique…

Historienne de formation, Barbara Roth-Lochner a été archiviste d’État adjointe aux Archives d’État de Genève, puis conservatrice des manuscrits et des archives privées à la Bibliothèque de Genève. Elle est l’auteure de publications sur l’archivistique et sur l’histoire genevoise, principalement de l’Ancien Régime.

 

 

En raison de la situation sanitaire, prière de vous inscrire par mail à info@shag-geneve.ch ou par téléphone aux Archives d’État de Genève (022 327 93 20). Conformément aux mesures sanitaires, le port du masque est obligatoire durant la conférence et le pass sanitaire est requis (mesures cantonales; recommandations de la Ville de Genève).

 

 

 Marguerite Frick-Cramer vers 1942, Wikimedia commons et archives du CICR.