Discipliner les étuves genevoises. Un enjeu politique

Discipliner les étuves genevoises. Un enjeu politique

Discipliner les étuves genevoises.

Un enjeu politique

 

Une conférence présentée par

Madame Sonia Vernhes Rappaz,
historienne,

Jeudi 2 novembre 2023 à 18 h 30,

Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal,
1, rue de l’Hôtel-de-Ville

Lieu de sociabilité où se croisent étuvistes, domestiques, clientes et clients, de toutes conditions sociales, les étuves, à mi-chemin entre espace public et privé, sont dédiées aux pratiques d’hygiène et aux rencontres depuis le XVe siècle. Pour y maintenir l’ordre, les magistrats ne prononcent qu’au cas par cas, des réprimandes et des sanctions rarement suivies d’effets. Cette situation semble perdurer jusque dans les années 1540 lorsque s’entame un bras de fer entre le Conseil et le Consistoire d’un côté et les maître.esse.s des étuves genevoises de l’autre. Souvent considérée comme une conséquence de la présence à Genève du réformateur Jean Calvin, cette lutte d’influence s’inscrit en fait dans un contexte politico-religieux particulier qui voit s’affronter deux factions, l’une défendant l’identité genevoise fragilisée par l’autorité grandissante des institutions religieuses et l’autre soutenant inconditionnellement la politique disciplinaire du Consistoire. Pendant quinze années, les étuves deviennent ainsi l’un des terrains d’affrontement entre les deux partis dont les conflits menacent régulièrement l’unité politique de la ville.

Sonia Vernhes Rappaz est historienne, coordinatrice de publication et médiatrice pédagogique. Ses sujets de recherche portent plus particulièrement sur l’histoire de Genève sous l’Ancien Régime.

 Toute personne que le sujet intéresse est cordialement invitée. 

 

 

Traductions et traducteurs à la cour d’Amédée VIII de Savoie

Traductions et traducteurs à la cour d’Amédée VIII de Savoie

Traductions et traducteurs à la cour d’Amédée VIII de Savoie

 

Une conférence présentée par

Monsieur Mathieu Caesar,
historien,

professeur d’histoire médiévale à l’Université de Genève

Jeudi 12 octobre 2023 à 18 h 30,

Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal,
1, rue de l’Hôtel-de-Ville

La figure du duc Amédée VIII de Savoie, revêtu de l’habit ducal rouge bordé d’hermine et portant une épée ainsi que des fleurs de lys, est une image bien connue des chercheurs s’intéressant au Moyen Âge savoyard. Œuvre du peintre Jean Bapteur, cette scène de dédicace orne le début de la traduction française (réalisée vers 1438-1439) de deux œuvres latines du célèbre juriste italien du XIIIe siècle, Albertano da Brescia : le Liber de doctrina dicendi et tacendi et le Liber de amore et dilectione Dei.

Si l’image et sa signification ont fait l’objet de nombreuses études, ce n’est pas le cas de cette traduction. De même, l’importance des traductions en langue vernaculaire qu’Amédée VIII aurait fait acheter (ou reçues en don) pour la bibliothèque princière, ainsi que les demandes de traduction effectuées directement par le duc de Savoie, restent un champ largement à défricher.

Un parcours à travers des textes et des images, proposera de découvrir l’étendue des traductions possédées par Amédée VIII et de se pencher en particulier sur les textes expressément traduits pour le duc.

Mathieu Caesar est Professeur d’histoire médiévale à l’Université de Genève. Ses recherches portent sur les villes à la fin du Moyen Âge, avec un intérêt particulier pour Genève. Il s’intéresse également à l’ancien Duché de Savoie, aux politiques fiscales et à l’histoire sociale et culturelle des revers de fortune.

 Toute personne que le sujet intéresse est cordialement invitée. 

 

 

Image:    Bruxelles KBR 10317-10318 fol. 1r . Jean Bapteur, Amédée VIII recevant la traduction française de deux traités d’Albertano da Brescia (Liber de doctrina dicendi et tacendi et Liber de amor Dei).

Musée Tatiana Zoubov

Musée Tatiana Zoubov

Musée Tatiana Zoubov

Une visite conduite par

Madame Laurence Leroy,
historienne de l’art

Jeudi 21 septembre 2023 à 18 h,

Musée T. Zoubov
rue des Granges 2

La collection dont la comtesse Rosario Zoubov (1892-1984) a fait don à l’État de Genève, en mémoire de sa fille Tatiana, disparue tragiquement, se déploie dans les salons du rez-de-chaussée de l’un des plus beaux hôtels particuliers construits en Vieille-Ville au début du XVIIIe siècle.

La collectionneuse et mécène, passionnée par le siècle des Lumières, a trouvé dans cette demeure construite pour Jean Sellon, l’écrin parfait pour ses tableaux, meubles et objets d’arts décoratifs européens et asiatiques. Disposant les objets de sa collection au fil des salons, elle en a conçu l’aménagement en se référant à la tradition décorative du XVIIIe siècle.

Avec goût, elle plonge le visiteur au cœur d’un « revival » inattendu à Genève, évoquant non seulement les fastes des grandes cours européennes, mais aussi la nostalgie présente chez les collectionneurs des XIXe et XXe siècles.

Active en tant que médiatrice et guide au MAH et à la Fondation Baur, Laurence Leroy est chargée de la médiation culturelle et de la promotion du Musée Tatiana Zoubov, ainsi que de tâches de conservation pour la Fondation in memoriam comtesse Tatiana Zoubov.

Elle est titulaire d’un Master en Histoire de l’art et archéologie de l’Université Libre de Bruxelles, d’un Diplôme en Sciences économiques appliquées, ainsi que d’un Master en Muséologie et conservation du patrimoine de l’Université de Genève.

Elle est passionnée par les techniques et les matériaux de l’art, ainsi que par l’élaboration pour les publics les plus variés de liens entre les collections d’art, et la musique et/ou la poésie, avec le concours d’artistes et d’écrivains.

 

Toute personne que le sujet intéresse est cordialement invitée.

 

 

Les souterrains des anciennes fortifications

Les souterrains des anciennes fortifications

Les souterrains des anciennes fortifications

Une visite conduite par

Monsieur Matthieu de la Corbière,
directeur du Service de l’inventaire des monuments d’art et d’histoire

Samedi 10 juin 2023 à 10 h 30,

Musée d’Art et d’Histoire
perron du musée

De 1715 à 1750, la cité de Genève se dote d’un immense dispositif de fortifications, capable de la prémunir contre toute tentative d’attaque par surprise ou par siège. L’ensemble atteint plus de 5,5 kilomètres de longueur et couvre une superficie de plus de 50 hectares. Remparts, portes casematées, caponnières, bastions, demi-lunes, contre-gardes, chemins de ronde, glacis et fossés se succèdent autour de la ville sur 300 mètres de largeur. Le corset de pierre et de terre présente en outre la particularité d’être doublé en sous-sol par un réseau complexe de galeries, de tunnels carrossables, d’entrepôts et de fourneaux de mine. Ce dédale se déroule sur 6 à 8 kilomètres de longueur. En examinant la promenade de l’Observatoire et ses abords, la visite permettra tout d’abord de comprendre l’agencement des défenses de la surface. Le parcours se poursuivra par l’examen, sous le Musée d’art et d’histoire, d’un petit tronçon de la galerie d’escarpe du bastion de Saint-Antoine.

Matthieu de la Corbière est directeur du Service de l’inventaire des monuments d’art et d’histoire, au sein de l’Office du patrimoine et des sites (Département du territoire). Les fruits du recensement des souterrains des anciennes fortifications ont été publiés dans le dernier numéro de la revue Patrimoine et architecture (no 25).

Pour des questions de sécurité, la visite est limitée à 20 personnes et sur inscription au Archives d’état de Genève 022 327 93 20 ou sur info@shag-geneve.ch.

 

Toute personne que le sujet intéresse est cordialement invitée.

 

 

Jean Dunand. Alchimiste de la Modernité

Jean Dunand. Alchimiste de la Modernité

Jean Dunand, Alchimiste de la Modernité

Une visite conduite par

Madame Gaël Bonzon,
historienne de l’art

Jeudi 25 mai 2023 à 18 h 30,

Musée d’Art et d’Histoire
Salle 415

Artiste aux multiples talents et figure majeure du mouvement Art déco, Jean Dunand (1877-1942) a embrassé avec le même souci de perfection technique et de créativité les métiers de sculpteur, orfèvre, dinandier, mais également de laqueur, relieur, mosaïste ou encore décorateur.

Sa carrière durant, il a placé l’expérimentation au centre de sa pratique et cherché à percer les secrets de la matière. Incarnant à merveille la figure de l’alchimiste, il s’est ingénié à transmuter les métaux, à combiner avec génie les incrustations, à varier les patines et les alliages. Par la suite, il a fait de la laque sa signature en l’appliquant sur ses vases en métal, comme sur une variété de supports – à l’image de ces panneaux monumentaux réalisés pour les paquebots de la Compagnie Générale Transatlantique. Pionnier dans bien des champs artistiques, Jean Dunand a également ouvert la voie à de nouvelles esthétiques, oscillant entre décors naturalistes et géométriques.

En dépit de sa brillante carrière à Paris, l’artiste est demeuré très attaché à sa ville natale. C’est à l’École des arts industriels de Genève qu’il s’est formé à la ciselure et au modelage. C’est également là qu’il a connu deux de ses amis intimes, François-Louis Schmied, futur grand maître de la reliure Art déco et de l’émail, et Carl Angst, sculpteur et dessinateur. C’est toujours à Genève que, enfin, il s’est initié auprès du chaudronnier Auguste Dannhauer à la technique exigeante de la dinanderie, étape qui a marqué un tournant dans sa carrière.

Gaël Bonzon, historienne de l’art, est adjointe scientifique attachée au domaine des Arts appliqués du Musée d’art et d’histoire de Genève (MAH). Forte d’une expérience pluridisciplinaire dans les arts appliqués, elle est l’auteure de nombreuses publications et s’est spécialisée dans les périodes Art nouveau et Art déco.

 

Toute personne que le sujet intéresse est cordialement invitée.

 

 

L’étonnante biographie d’un plateau de jeu de mancala baroque

L’étonnante biographie d’un plateau de jeu de mancala baroque

L’étonnante biographie d’un plateau de jeu de mancala baroque

 

Une conférence présentée par

Madame Danielle Buyssens,
historienne,

Jeudi 27 avril 2023 à 18 h 30,

La conférence sera précédée de l’Assemblée générale de la Société

Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal,
1, rue de l’Hôtel-de-Ville

Confectionné selon toute vraisemblance aux Pays-Bas ou en Allemagne à la fin du XVIIe siècle, cet objet, qui constitue en lui-même une curiosité, fait aujourd’hui partie des collections du Musée d’ethnographie de Genève (MEG). Entre deux, bien des péripéties vont relancer sa signification et le miroir qu’il tend aux contextes qui l’accueillent. Sa fonction le liait à l’origine au Proche Orient et à l’histoire connectée de la circulation des biens et des usages à l’époque moderne. Passé de mode en Europe, le fonctionnement du jeu lui-même est bientôt oublié au profit d’un déplacement du sens de l’objet, regardé dès lors comme un beau morceau de sculpture baroque. Encore un tournant et le voilà intégré dans un ensemble mobilier chargé d’incarner l’identité suisse. Finalement pris dans un ping-pong entre deux institutions genevoises patrimoniales, il reparlera d’exotisme, cette notion très fluctuante, et de délimitation entre un Nous et des Autres.

On comprend que face à une telle trajectoire, réduire l’histoire de l’objet à l’identification de son origine n’aurait pas été satisfaisant. La méthodologie de la « biographie d’objet » se prête au contraire à l’étude des significations transitoires, voire même potentielles.

Danielle Buyssens est historienne. La vie culturelle genevoise et notamment l’histoire des collections publiques sont parmi ses principaux domaines d’intérêt. Conservatrice honoraire au Musée d’ethnographie, elle a aussi travaillé au Musée d’art et d’histoire et à la Bibliothèque de Genève.

 Toute personne que le sujet intéresse est cordialement invitée. 

 

 Image: Plateau de jeu de mancala, palissandre sculpté, long. 74,7, larg. 20, haut. 4,4 cm. Pays-Bas ou Allemagne 2e moitié du XVIIe siècle. Musée d’ethnographie de Genève, photo Jonathan Watts.

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