César et le Rhône, Chefs-d’œuvre d’Arles antique

César et le Rhône, Chefs-d’œuvre d’Arles antique

par Mme Béatrice Blandin,
commissaire de l’exposition,

Samedi 18 mai 2019 à 11 h. 00,

Musée d’Art et d’Histoire,

entrée principale.

Le passé de la colonie romaine d’Arles, fondée par César en 46 av. J.-C., se dévoile au travers d’œuvres exceptionnelles prêtées au Musée d’art et d’histoire par le Musée Départemental Arles Antique ; parmi elles, un bronze représentant un Gaulois captif ou un énigmatique portrait en marbre, attribué par les découvreurs au dictateur. Nombre de ces pièces exceptionnelles ont été trouvées dans le Rhône.

Vingt années de fouilles subaquatiques ont révélé la vitalité d’Arles, trait d’union entre la Méditerranée et le réseau fluvial des Gaules. Ces découvertes illustrent la romanisation précoce ainsi que l’intensité des échanges matériels et spirituels.

L’histoire genevoise est évoquée en filigrane. Située à l’extrémité Nord de cet axe rhodanien qui traverse la vaste Province de Narbonnaise, Genava est ainsi, depuis la conquête romaine, tournée vers le Sud.

Béatrice Blandin est titulaire d’un doctorat ès Lettres en archéologie classique obtenu à l’Université de Lausanne. Ancien membre étranger de l’École française d’Athènes, chargée d’enseignement à l’Université de Neuchâtel (2009), elle a été chargée de développer des expositions temporaires à l’Alimentarium de Vevey en 2011-2012, puis directrice-conservatrice du Musée historique du Chablais jusqu’en 2015. Formatrice pour ICOM Suisse en 2014-2015, Béatrice Blandin est depuis 2016 conservatrice en charge des collections d’archéologie classique au Musée d’art et d’histoire de Genève.

Epitaphe d’Aurelius Valens, préposé du poste de Genève de la « Quadragesima Galliarum »
© Musées d’art et d’histoire, Ville de Genève, photographe : Flora Bevilacqua

Quoi de neuf sur Gustave Revilliod, mécène genevois?

Quoi de neuf sur Gustave Revilliod, mécène genevois?

par Mmes Isabelle Naef Galuba et Barbara Roth,

respectivement directrice du Musée Ariana et conservatrice honoraire de la Bibliothèque de Genève,

Jeudi 11 avril 2019 à 18 h. 30
Archives d’État de Genève,
1, rue de l’Hôtel-de-Ville

Attention:  la conférence sera précédée par l’assemblée générale de notre société.

Gustave Revilliod (1817-1890) est connu comme le mécène qui a offert à la Ville de Genève le Musée Ariana avec les collections qu’il contenait, ainsi que son immense domaine de Varembé sur lequel a été construit le Palais des Nations.

Tirant prétexte du bicentenaire de sa naissance, la direction actuelle de l’Ariana a lancé une grande recherche à laquelle ont participé plusieurs historiens, conservateurs de musée et archivistes, pour renouveler les connaissances sur Revilliod, pour exploiter les riches sources documentaires que conservent les institutions genevoises et pour jeter un regard d’aujourd’hui sur le mécène, le contexte dans lequel il a évolué et les collections qu’il a constituées. Les recherches ont donné lieu à une importante publication, à une exposition, et se prolongeront sous d’autres formes encore.

L’exposé de Mmes Naef Galuba et Roth rappellera les grands jalons de la vie et de l’œuvre de Gustave Revilliod, qui fut d’ailleurs président de la Société d’histoire et d’archéologie, et fera le point sur les recherches effectuées et les nouvelles connaissances acquises.

Isabelle Naef Galuba, historienne de l’art, directrice du Musée Ariana, est à l’origine du grand projet Gustave Revilliod. Barbara Roth-Lochner, historienne, archiviste, conservatrice honoraire de la Bibliothèque de Genève, a fait partie du comité scientifique.

Jadis, les Délices

Jadis, les Délices

par François Jacob,
maître de conférences à l’Université de Franche-Comté,
ancien conservateur de l’Institut et Musée Voltaire,

Jeudi 14 mars 2019 à 18 h. 30,

Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal,
1, rue de l’Hôtel-de-Ville.

C’est le 2 octobre 1954 qu’est officiellement fondé, à Genève, l’Institut et Musée Voltaire. Theodore Besterman, milliardaire britannique bien connu pour son engagement « voltairiste », y développe un important réseau de publications sur Voltaire et sur le dix-huitième siècle ainsi qu’une bibliothèque aujourd’hui reconnue comme l’une des plus importantes au monde, s’agissant du patrimoine écrit des Lumières.

Soixante ans d’activité ont permis, jusqu’à une date récente, de faire vivre l’ancienne demeure de Voltaire dans l’esprit qui fut celui des fondateurs de l’Institut : exigence scientifique, ouverture à un large public, développement d’une conscience patrimoniale. Or c’est ce dernier point qui mérite d’être interrogé aujourd’hui : il semble en effet que Genève ait des difficultés à définir ce qui, pour elle, relève exactement du patrimoine. Voltaire et, dans une moindre mesure, Jean-Jacques Rousseau font hélas les frais de cette valse hésitation.

François Jacob, auteur de plusieurs ouvrages sur le dix-huitième siècle et conservateur de l’Institut et Musée Voltaire de 2002 à 2016, s’est intéressé à l’évolution de la notion de « patrimoine » en France et en Suisse romande après la Seconde Guerre mondiale. Deux ouvrages sont nés de cette recherche : Jadis les Délices (éd. La Ligne d’Ombre, collection « Mémoires et Documents sur Voltaire », 2018) et Voltaire après la nuit : post tenebras lux. Paris, Moscou, Genève (à paraître).

Pour en savoir plus, interview de François Jacob (émission du lundi 18 février, RTS la première)

© BGE, Institut et Musée Voltaire

 

« Les élections que fait le peuple », République de Genève, vers 1680 – 1707

« Les élections que fait le peuple », République de Genève,
vers 1680 – 1707

par le professeur Raphaël Barat,

Jeudi 28 février 2019 à 18 h. 30,

Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal,
1, rue de l’Hôtel-de-Ville.

Au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles, alors que des régimes patriciens ont triomphé dans la plupart des républiques européennes, la République de Genève reste une démocratie de jure, où la souveraineté réside dans la bourgeoisie assemblée en Conseil général. Néanmoins, la seule survivance de cette souveraineté théorique réside dans des élections que l’historiographie a souvent réduites à des simulacres, la République étant aristocratique de facto. Comment comprendre alors ce qui se passe quand il ne se passe rien, et raconter l’histoire de ces élections « que fait le peuple » ?

Il s’agira d’abord de mettre à jour les ressorts de la domination aristocratique dans ces élections populaires, de la théorie politique à l’organisation même de l’espace de vote le jour de l’élection, en passant par l’analyse des carrières politiques des magistrats. Mais nous verrons aussi que des grains de sable se glissent parfois dans les rouages, que les électeurs se départissent dans certaines circonstances de leur déférence habituelle, et que des tensions apparaissent quand ces derniers ne sont plus sûrs de pouvoir honorer le serment qu’on leur fait prêter d’élire « ceux qui sont idoines ». Le cas de la République de Genève permet ainsi de mieux comprendre les enjeux et les pratiques du vote d’Ancien Régime, nouveau terrain d’enquête pour les historiens de la période moderne.

Raphaël Barat, docteur en histoire (Lyon 2, 2013) est professeur agrégé d’histoire et chercheur associé au LARHRA-UMR 5190. Ses recherches portent sur l’histoire des pratiques électorales, de la politique populaire et du républicanisme sous l’Ancien-Régime, à travers le cas de la République de Genève au tournant des XVIIe-XVIIIe siècles. Il a publié en février 2018 aux éditions Droz un ouvrage intitulé « Les élections que fait le peuple » (République de Genève, vers 1680-1707), et a co-dirigé un ouvrage collectif à paraître en novembre 2018 aux éditions du CNRS : Histoire(s) d’élection(s). Représentations et usages du vote de l’Antiquité à nos jours.

Projet de médaille sur les « mouvements populaires » de 1707 (AEG, R.C. 207, p. 562).

 

Gustave Revilliod (1817-1890), un homme ouvert au monde

Gustave Revilliod (1817-1890), un homme ouvert au monde

Gustave Revilliod (1817-1890), un homme ouvert au monde

par Mme Anne-Claire Schumacher
commissaire de l’exposition

Samedi 2 février 2019 à 11 h. 00
Musée Ariana
10, avenue de la Paix

Grand collectionneur, voyageur infatigable, homme de lettres érudit et mécène éclairé, le Genevois Gustave Revilliod, né à Genève en 1817 et décédé au Caire en 1890, multiplie les épithètes. Le grand œuvre de sa vie est assurément le Musée Ariana, qu’il construit pour abriter ses collections, mais surtout pour les ouvrir à la délectation et à l’éducation de tous. Aujourd’hui musée suisse de la céramique et du verre, l’Ariana est à l’origine une institution encyclopédique, qui classifie à travers les médiums et les époques toutes les productions artistiques produites par l’homme et jugées dignes d’intérêt par le collectionneur.

Il était grand temps de mettre en lumière cette personnalité d’exception ; ce sera chose faite en 2018. Une importante publication (plus de trente contributeurs) accompagnera une large exposition qui laissera percevoir, à la faveur d’emprunts à diverses institutions genevoises (Musée d’art et d’histoire, Musée d’ethnographie, Bibliothèque de Genève, Bibliothèque d’art et d’archéologie), l’originalité de l’Ariana au XIXe siècle

Née en 1960, Anne-Claire Schumacher vit et travaille à Genève. Elle est titulaire d’un Master en Histoire de l’art et en Langue et civilisation chinoises de l’Université de Genève, conservatrice en chef du Musée Ariana à
Genève. Commissaire d’expositi ons et auteur de différents articles et publications en lien avec les collections de céramique ancienne et contemporaine du Musée Ariana, parmi lesquels, La manufacture de porcelaine de Langenthal, entre design industriel et vaisselle du dimanche (Milan, 2012) et Terres d’Islam, les collections de céramique moyen-orientales du Musée Ariana à Genève (Milan, 2014, direction de la publication).

Alexandre-Louis-Francois d’Albert-Durade, Gustave Revilliod, 1863,
Collection Musées d’art et d’histoire, Genève,
legs Gustave Revilliod © André Schärer
copyright Jean-Marc Cherix, Musée Ariana