par Monsieur Jean Terrier,
archéologue cantonal,
et
Madame Evelyne Broillet-Ramjoué,
archéologue
Jeudi 14 décembre 2017
à 18 h. 30
Archives d’Etat de Genève, Ancien Arsenal
1, rue de l’Hôtel-de-Ville
Le chantier de réaménagement de l’Esplanade de Saint-Antoine a été l’occasion de découvertes archéologiques majeures pour l’histoire de Genève. Les fouilles conduites de 2012 à 2015 ont en effet permis le dégagement de vestiges gallo-romains et médiévaux, en particulier une nécropole rassemblant plus de trois cents tombes fondées dès le IVe siècle et une église funéraire dédiée à Saint-Laurent. Mais elles ont également amené la mise au jour de la casemate d’entrée et des murs d’un petit bastion du XVIe siècle. L’ampleur des découvertes a suscité un très vif engouement de la part des Genevois et a conduit la Ville de Genève à organiser un concours de projets pluridisciplinaires prévoyant la réalisation d’un espace muséal et paysager. Le projet lauréat, dénommé « Lanterneaux », a été conçu par les bureaux ATELIER_TRACES architectures, à Genève, ESTAR arquitectos S.L.P, architectes et architectes paysagistes à Santiago de Compostela, et Kälin & associés SA, ingénieur civil, à Lausanne. La conférence fera le point sur les découvertes archéologiques et présentera le projet « Lanterneaux ».
© Service cantonal d’archéologie
par M. Antony Ardiri
auteur de notre nouvelle publication dans la collection des Cahiers de la S.H.A.G,
Jeudi 23 novembre 2017
à 18 h. 30
Archives d’Etat de Genève, Ancien Arsenal
1, rue de l’Hôtel-de-Ville
entrée libre
En 1909, les anniversaires commémorant les 400 ans de la naissance de Jean Calvin, le Réformateur de Genève, ainsi que les 350 ans de son Académie ont occupé l’esprit de nombreux Genevois sur le meilleur moyen de célébrer un souvenir que l’on veut inoubliable. Issue d’un travail de maîtrise, cette présentation s’intéresse à la mémoire du calvinisme et à sa réutilisation aux XIXe et XXe siècles. Faisant suite aux troubles confessionnels du Kulturkampf et des combats pour laïciser le canton, la commémoration de 1909 agite la population protestante de Genève qui craint de voir la mythique Rome protestante du XVIe siècle étouffée par une importante immigration catholique fraîchement arrivée. Dépeignant volontiers ces catholiques comme obscurantistes et rétrogrades, les Protestants entendent éduquer ces nouveaux-venus et rappeler avec faste que la Réforme est la mère des démocraties modernes. Cette vision historique particulière se retrouvera gravée dans la pierre du « Mur des Réformateurs », projet majeur au cœur des jubilés.
Enseignant dans le secondaire genevois, M. Antony Ardiri a suivi des études d’histoire et de littérature. En 2013, il remporte le Prix Ador d’Histoire décerné par l’Université de Genève pour son travail de recherche sur les commémorations de Calvin en 1909.
Crédit photo, BGE, centre d’iconographie genevoise
par Mesdames Gaël Bonzon et Gabriella Lini,
historiennes de l’art
Jeudi 28 septembre 2017
18 h. 30
Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal
1, rue de l’Hôtel-de-Ville
entrée libre
Les travaux de rénovation urbaine des années 1970-1980 effectués dans le cœur historique de Genève ont soulevé la question de la sauvegarde des revêtements des maçonneries anciennes, un héritage artistique et culturel encore trop souvent négligé. C’est précisément au cours de cette décennie qu’un panneau de papier peint estampillé de la Manufacture royale Réveillon est fortuitement découvert lors de la réfection d’un immeuble des Rues-Basses. Dérobé à la vue deux siècles durant et protégé des outrages de l’air par un agencement de boiseries, ce vestige de décor mural – désormais conservé au Musée d’art et d’histoire – fournit de précieuses informations. Témoin du goût qui a présidé à l’aménagement de la pièce qu’il ornait, il révèle l’appartenance sociale de ses occupants et, plus largement, des habitants du quartier alentour. Il rend compte, par ailleurs, du contexte artistique et idéologique qui a inspiré, au cours de ce dernier quart du XVIIIè siècle, son ornementation aux motifs pleins de fraîcheur.
Gaël Bonzon est titulaire d’un master ès Lettres de l’Université de Genève. Elle travaille depuis 2001 au Musée d’art et d’histoire, en tant que collaboratrice scientifique au sein du domaine des arts appliqués, où elle est notamment en charge des collections de mobilier, textiles, instruments de musique et orfèvrerie. Elle a participé à plus d’une vingtaine d’expositions et est l’auteur d’articles portant sur des domaines divers.
Gabriella Lini est titulaire d’un doctorat ès Lettre en « Art et archéologie de l’Antiquité tardive et du Moyen Âge » de l’Université de Genève et du Pontificio Istituto di Archeologia Cristiana de Rome. Depuis 2009, elle occupe un poste de collaboratrice scientifique au Musée d’art et d’histoire de Genève dans le secteur Inventaire et documentation scientifique, où elle est responsable du logiciel de gestion des collections. Parallèlement, elle a activement participé à l’étude et à la mise en valeur des collections byzantines, ainsi qu’à celle d’autres objets du domaine des arts appliqués.
© Musées d’art et d’histoire, Ville de Genève,
Photo : Bettina Jacot-Descombes
M. Marc-André Haldimann
Jeudi 15 juin 2017
Archives d’État
Héritière d’une tradition qui se développe depuis l’Antiquité elle-même, la collection d’objets d’exception se développe dès le XVIe siècle. Du Cabinet de curiosités des princes et monarques européens des XVIIe – XVIIIe siècles à l’invention contemporaine de l’archéologie et, au XIXe siècle, des Musées, les collections d’objets archéologiques ont acquis leur lettres de noblesse. Depuis la 2e Guerre Mondiale, l’importance accordée à la provenance des objets a complètement disparu, victime collatérale de ce conflit sans précédent. La prise de conscience progressive de l’ampleur des pillages sur les sites archéologiques conduit depuis 1970 à la mise en place de législations renforcées. Face à l’ampleur des destructions et des déprédations du Patrimoine dans toutes les zones de conflit, leur efficacité interpelle; vers quel avenir en matière de protection du Patrimoine nous dirigeons nous ?
Au miroir d’une recherche en cours :
réussites et échecs de quelques grands et petits fabricants
Conférence de Mme la professeure Liliane Mottu-Weber
Jeudi 27 avril 2017
Archives d’État
18 h.30
Les travaux consacrés à l’industrie des « toiles peintes » (toiles de coton imprimées) fabriquées à Genève au XVIIIe siècle ont déjà amplement montré l’importance de cette nouvelle production textile, qui y prit opportunément le relais de la soierie et de la draperie de laine en plein déclin à la fin du XVIIe siècle. Comme cela avait été le cas lors du Refuge du XVIe siècle pour ces deux secteurs, la diversité de la main-d’œuvre qui lui était nécessaire favorisa l’intégration des nombreux exilés français qui s’établirent dans la cité à la suite de la révocation de l’Édit de Nantes. Une utilisation plus systématique de fonds d’archives genevois peu sollicités jusqu’ici (archives notariales et judiciaires, cadastres, recensements et état-civil…), ainsi que des recherches menées à l’étranger sur des centres de production en France, en Allemagne, en Angleterre ou en Espagne apportent toutefois des informations inédites sur l’origine, les conditions de vie, les conflits, les réseaux familiaux et professionnels des fabricants d’indiennes et de leurs ouvriers.
Liliane Mottu-Weber, licenciée et docteure en histoire économique et sociale de l’Université de Genève, a été chargée de cours, puis professeure titulaire au département d’histoire générale de la Faculté des Lettres de 1984 à 2004 – plus particulièrement chargée de l’histoire de Genève au sein de l’unité d’histoire nationale. Professeure invitée à l’Institut d’histoire de l’Université de Neuchâtel en 2003, elle a également été chargée durant plusieurs années du pôle « histoire des femmes/genres » du Diplôme d’études approfondies interfacultaire (Genève et Lausanne) et interdisciplinaire en « Études Genre ». Après des études complémentaires à Paris et à New-York, elle a rédigé sa thèse sur le Refuge protestant du XVIe siècle et l’impact de ce dernier sur l’économie genevoise (industrie textile).
Depuis lors, elle a étendu ses recherches à l’économie, aux structures sociales et aux problèmes d’intégration des étrangers et de leurs descendants à Genève du XVIe au XIXe siècle ; aux réseaux familiaux, sociaux, politiques et intellectuels à Genève aux XVIIIe et XIXe siècles ; aux migrations d’artisans en Europe, aux techniques et aux inventions (horlogerie et textile anciens) ; à la vie quotidienne, aux coutumes, aux rites et interdits liés aux étapes de la vie et, enfin, à l’histoire des femmes ou des « genres » (gender-history).
Conférence par Monsieur Philippe Neeser
Jeudi 1er décembre 2016 à 18 heures 30
Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal
1, rue de l’Hôtel-de-Ville
Au printemps 1873, Gustave Revilliod s’entiche d’une belle cloche de bronze asiatique, rencontrée dans la cour de la fonderie Rüetschi à Aarau, et l’acquiert. Par cet acte, il la sauve de la destruction et d’une ultime transformation en canon. Il la fait transporter à son musée Ariana de Genève et, sans le savoir, déclenche une succession de causes à effets dont les conséquences perdurent à ce jour.
Philippe Neeser propose à son auditoire d’accompagner le parcours exceptionnel de cette cloche japonaise durant trois siècles et demi entre Kyôto, Edo, Shinagawa et Genève.
Après des études de droit à l’Université de Genève, Philippe Neeser a bénéficié d’une bourse du Gouvernement japonais au début des années 1970. Il est entré ensuite au service d’une multinationale pharmaceutique et chimique suisse au Japon, où il a fait toute sa carrière. Immergé dans le monde des affaires, Philippe Neeser a aussi épousé les traditions nippones et consacré l’essentiel de son temps libre à l’étude et à la pratique de l’art de la cérémonie du thé selon la tradition Urasenke. Il est à ce jour le seul non Japonais à avoir eu l’honneur de servir le thé au Grand Bouddha du Tôdai-ji de Nara. Revenu à Genève en 2008, Philippe Neeser a été honoré par le Gouvernement japonais de l’Ordre du Soleil Levant, au rang de commandeur. En 2012, il a confié l’essentiel de sa collection d’objets de thé aux Collections Baur, Musée d’Extrême-Orient.
© photo, Centre d’Iconographie Genevoise